Musée du jouet de Poissy et Musée d’histoire locale

CERCLE DE DOCUMENTATION ET D’INFORMATION

Jeudi 24 janvier 1985
Vendredi 25 janvier 1985

Musée du jouet de Poissy et Musée d’histoire locale

Les jeudi 24 et vendredi 25 janvier, environ 120 personnes ont visité le musée du jouet et le musée d’histoire locale de Poissy.

I.-MUSÉE DU JOUET DE POISSY.‑

Situé au milieu des jardins, dans un bâtiment du XIVe siècle, vestige du Prieuré Royal de Poissy fondé en 1304 par Philippe le Bel, le Musée du jouet offre aux visiteurs un cadre agréable.

Ouvert en septembre 1976, ce musée municipal présente sur 3 étages, un ensemble de jouets et jeux des XIXe et XXe siècles

1.-Exposition de poupées (rez‑de‑chaussée)

a.-Histoire de la poupée.

La poupée existe depuis l’antiquité: des figurines de terre cuite, d’ivoire, de jade ou autres matériaux ont été retrouvées dans les principaux champs de fouilles, en Égypte, à Suse, en Grèce, dans les régions occupées par Rome. Ces poupées avaient vraisemblablement une valeur plus religieuse que ludique

Ce n’est qu’au XVème siècle qu’apparaissent les premières poupées industrielles ou artisanales fabriquées pour les enfants de l’aristocratie. Elles sont faites de bois et de chiffons. Vers la fin du XVème siècle, la « poupée mannequin », dont le but est de promouvoir la mode, essentiellement française, à l’étranger, est créée.

Au XVIème siècle, la région de Nuremberg, grâce au bois de ses forêts, devient l’un des premiers centres de fabrication de poupées.

Au XVIIème siècle et XVIIIème siècle, apparaissent des poupées plus raffinées, aux yeux de verre, membres de peau et cheveux peints. Les matériaux se diversifient: cire, papier mâché, cire moulée sur papier mâché, etc …

Au XVIIIème siècle, les poupées de cire sont fabriquées pour les enfants riches. Elles sont fragiles et luxueuses: très recherchées actuellement. Les productions des deux familles italiennes émigrées à Londres, les Pieroti et les Montanari, atteignent une grande renommée, par leur qualité. Du papier mâché trempé dans la cire permet d’obtenir des poupées meilleur marché. Les corps de ces poupées sont faits de chiffon, les membres sont en peau, les cheveux implantés dans la cire.

Photo 1

Un peu plus tard, la porcelaine et le biscuit (porcelaine non émaillée) vont supplanter la cire et le bois. Au milieu du XIXème siècle, le cou pivotant et les membres articulés permettent de donner plus de réalisme à ce jouet. Les yeux de verre sulfuré deviennent alors d’un usage courant. C’est l’apogée de la fabrication française, avec les marques Bru, Jumeau, Gesland, Steiner, etc …

A la fin du XIXème siècle, apparaît aux États‑Unis la fin du XIXème siècle, apparaît aux États‑Unis une nouvelle matière, la cellulose (celluloïd), qui devient très populaire vers les années 1930. Parallèlement, d’autres matériaux jouissent d’une grande faveur: chiffon, caoutchouc, carton bouilli …

Après la deuxième guerre mondiale, la matière plastique est presque seule utilisée. Aujourd’hui, des poupées en cire ou en biscuit, de très belle qualité, sont à nouveau produites par certains fabricants.

b.Les vitrines.

Les poupées. (photo 1)

Il serait trop long d’énumérer toutes les poupées présentées dans les vitrines, cependant on peut noter:

une poupée, marquée S T E, Jules Steiner France, de 1875. La tête, les mains et les jambes sont en biscuit, le corps en tissu bourré de sciure, les yeux de sulfure. Elle est accompagnée de sa malle et de son trousseau.

un bébé JUMEAU de 1879. Son corps en composition est articulé à boules, ses cheveux en laine d’agneau du Tibet, les yeux en sulfure

La fabrique JUMEAU, fondée à Paris en 1842, fut la plus importante manufacture de poupées de la deuxième moitié du XIXe siècle. Ses poupées, d’abord faites de cuir et de bois, furent à partir de 1870, en composition avec têtes en biscuit, yeux de verre ou d’émail. En 1878, Émile Jumeau, fils du fondateur et homme d’affaires dynamique, obtient une médaille d’or à l’Exposition Industrielle de Paris. Dès lors, sa firme installée depuis à Montreuil, près de Paris, connaît une progression rapide, exposant et exportant jusqu’en Australie (1883: 115 000 « bébés » vendus⠀; 1890: plusieurs millions de poupées vendues).

Des techniques nouvelles de fabrication sont mises au point:

1879: Création du « bébé » Jumeau (ressemblant plus à un enfant et moins à une dame)

1885: « L’œil humain »: verre et émail

Vers 1890: Yeux riboulants, c’est‑à‑dire regardant sur les côtés.

1893: Poupées parlantes, etc …

En 1899, des revers de fortune obligent Émile Jumeau à fusionner avec d’autres fabriques françaises telles que F.G. et Bru. Cette réunion de fabricants prend le nom de Société Française de Fabrication de Bébés et Jouets: S.F.B.J., et produit des poupées jusqu’en 1925.

Les initiales F.G. sont celles de François Gaultier, manufacturier en têtes pour poupées de porcelaine à Saint‑Maurice (près de Charenton) de 1860 à 1899, date à laquelle les Frères Gaultier (fils du fondateur) fusionnèrent dans le groupe de la S.F.B.J. La firme Gaultier fournissait en têtes de grands fabricants français, dont Rabery‑Delphieu.

Sur et autour de la commode en bois fruitier, fin XIXème, des ACCESSOIRES MINIATURES: fichu de soie, bourrelet de paille (pour la protection de la tête du bébé qui commençait à marcher), journal, tisanière de porcelaine, jumelles de théâtre, livre, montre, bourse, etc … (photo 2)

Photo 2

Une POUPÉE DISEUSE DE BONNE AVENTURE. Ces poupées, plutôt rares, étaient le plus souvent fabriquées en Allemagne. Elles servaient à un jeu de société au cours duquel l’on faisait tourner la poupée sur elle‑même. Quand elle s’arrêtait, devant un joueur, celui‑ci dépliait le papier plié sous la jupe, lequel portait le plus souvent une maxime morale: « Les petits ruisseaux font les grandes rivières », « Vous aimez vos parents. Prouvez‑le par votre sagesse“.

Des POUPÉES‑MANNEQUIN, ou poupées de mode, à corps de cuir et tête en biscuit ou porcelaine. Certaines sont marquées F.G. L’une est une production Léontine Rohmer (1860‑1867). Costumes d’époque Second Empire (photo 7).

LES MARIES. Biscuit et composition. Deux poupées allemandes. La mariée est marquée J.D.K. (Kestner), et le marié, Simon Halbig, 1910.

Après la guerre de 1870, les poupées allemandes, fabriquées en grande série et moins onéreuses, supplantent les françaises. Les fabricants français: Bru, Steiner, Jumeau, etc … se tournent alors vers une production de qualité, plus recherchée aujourd’hui par les collectionneurs.

La CHAMBRE DES MARIES, jouet fabriqué artisanalement avec des branches de pin et du carton. Les mariés sont représentés par deux petites poupées en porcelaine, dites « mignonnettes ». Les bibelots et accessoires sont fidèlement reproduits: images pieuses 1880, photographies, missel, etc ..

Le BÉBÉ BRU. La tête est en biscuit, le corps en bois. Cette poupée, costumée en japonaise, rappelle la vogue des « japonaiseries » que connût la France à la fin du Second Empire. France 1880 (photo 2).

Quelques exemples de POUPÉES‑MANNEQUIN en biscuit, porcelaine, cuir et bois (Époque 1875).

Les bébés‑caractère, ou bébé à tête caractérisée, s’inspirent, pour les traits du visage et les formes du corps, de véritables bébés. Inventé et lancé sur le marché français vers 1910 par S.F.B.J., ce type de jouet connut vite une grande popularité.

Les fabricants allemands: Kestner, Heubach, Armand Marseille … en produisirent un grand nombre, dont quelques exemples sont présentés ici.

Un ensemble de BAIGNEURS en celluloïd des années 1920 aux années 1950. Les poupées de celluloïd, aujourd’hui recherchées par les collectionneurs, représentent un moment important dans l’histoire de la fabrication de ce jouet.

Le celluloïd fut inventé au XIXème siècle dans un but d’abord économique: il s’agissait de faire baisser le prix d’objets courants: faux cols d’homme, puis films pour cinématographes.

Le celluloïd est un mélange de déchets de coton, d’acides nitrique et sulfurique, et de camphre pressés à chaud. C’est une matière que l’on peut mouler et teinter. Dès 1880 apparaissent aux Etats‑Unis les premières poupées à têtes en celluloïd. Utilisé massivement jusqu’aux lendemains de la deuxième guerre mondiale pour la fabrication de poupées, mais aussi de hochets, petites voitures, animaux et jouets divers, le celluloïd fut interdit pour la fabrication des jouets dans les années 1950 en France pour des raisons de sécurité, le celluloïd étant particulièrement inflammable. Il fut remplacé à partir de cette époque par la matière plastique.

Des firmes françaises sont représentées dans Petit‑Collin, maison parisienne fondée en 1902, dont la marque est une tête d’aigle (bébé chinois), la Société Nobel France (marque S.N.F. dans un losange) et, bien sûr, Convert, toujours installé à Oyonnax et dont le symbole est un moulin à vent.

Mais la plus grande manufacture de poupées de celluloïd fut, certainement, la Rheinische Gummi und Celluloïd Fabrik, firme allemande symbolisée par une tortue. Quelques bébés de cette fabrique sont également exposés ici, datant du début du XXème siècle.

Au milieu des coffrets à tapisserie et d’une collection de machines à coudre, se trouve une POUPEE BLEUETTE.

Bleuette est une création S.F.B.J. Vendue par le journal « La Semaine de Suzette » à partir de 1905, elle disparut avec lui en 1960. Chaque semaine, la Semaine de Suzette publiait un patron de pièce de trousseau que les lectrices pouvaient reproduire. Ainsi, son trousseau put‑il suivre la mode de 1905 à 1960. Cette poupée connut un succès considérable et eut un petit frère, Bambino, né en 1928, au trousseau aussi riche et varié que le sien.

FROZEN CHARLOTTE, ou poupée de pain en porcelaine. Grâce au trou percé dans son dos, elle pouvait se remplir à moitié, se maintenant debout dans le bain. Allemagne, 1900.

La poupée nageuse ONDINE. Fabriquée par E. Martin. Le corps en liège lui permet de flotter. Les membres sont en gutta‑percha ou gomme naturelle. La tête est en biscuit. Elle a un mécanisme qui actionne ses bras et ses jambes pour nager. Vers 1885

La poupée DOUBLE‑FACE (souriante et pleurante). Tête en biscuit, corps en carton recouvert de tissu, bras et jambes en composition. Elle s’actionne par un mécanisme à ficelle. Ces curiosités étaient fréquentes en Allemagne. 1890 (photo 3).

La petite poupée EN CUIR, papier et tissu. La plus ancienne du Musée. Les traits du visage sont brodés. Fin XVIIIe? (photo 3)

Photo 3

L’ALSACIENNE. Cette poupée a la tête et les mains en biscuit, un corps en chiffon bourré et des cheveux naturels. Sa coiffe, sans cocarde tricolore, indique qu’elle porte le deuil de la France, après l’annexion de l’Alsace‑Lorraine à la Prusse. Fabrication Barrois, France, 1871

c.‑Les accessoires.‑

Dans la grande armoire placée à l’entrée du Musée sont rassemblés des armoires de poupée, de la dinette (faïence de Gien), du trousseau. Noter les piles de linge entourées de rubans de couleurs différentes

La CUISINE. Jouet vendu au Nain Bleu, à Paris, dans les années 20. Fabriqué en France. L’évier fonctionne avec réserve d’eau et vidange.

La CUISINIÈRE en tôle peinte, fonctionnant avec une petite lampe à alcool qui se glissait par la droite. Marque JEP, France, 1930.

LAVOIR de bois sculpté, avec baquet de tôle, planche à laver etc … Fabrication Lenoble, France, 1900

CUISINIÈRE en fonte, sans marque, fin XIXe siècle.

L’ÉPICERIE COOPÉRATIVE. Chef d’œuvre d’ébéniste en bois ciré et teint. Les accessoires ne sont pas d’origine, 1880.

Les MAISONS DE POUPÉE sont rares en France, à la différence des pays anglo‑saxons et scandinaves où leur fabrication et leur ameublement constituaient une occupation traditionnelle pour les jeunes filles et les dames de la bonne société.

La maison de poupée, jouet que l’on peut qualifier de pédagogique, est censée apprendre aux enfants les règles de la vie bourgeoise, sociale et familiale. Elle reflète le mode de vie d’une certaine classe sociale, à une certaine époque.

La première, avec son toit en terrasse et sa balustrade, ses deux pièces: salon et salle à manger, est de fabrication française. C’est un jouet luxueux, d’époque 1870‑80.

La seconde, plus modeste, présente une jolie façade à un étage. Les petits meubles ont été fabriqués en Allemagne (1900).

La troisième est un salon, à mobilier de bois léger recouvert de soie rouge, de style Napoléon III.

2‑.Jouets optiques (1er étage)

La LANTERNE MAGIQUE, ancêtre du projecteur de diapositives, fonctionne au moyen d’une lampe à pétrole placée à l’intérieur. Les lanternes exposées sont en fer blanc peint ou chromé. Les images peintes sur verre, parfois par des artistes de renom tel Boutet de Monvel, sont projetées sur un écran blanc et grossies par la loupe placée à l’extrémité de l’objectif. Ces lanternes sont de fabrication française et datent du début du XXème siècle. Les plaques sont parfois montées sur un cadre de bois ou animées, un cache noir et mobile permettant de varier la position des personnages peints.

Le ZOOTROPE, du grec « zoë »: la vie, ou les premiers dessins animés par décomposition du mouvement. L’enfant regarde les bandes dessinées à travers les fentes ménagées dans le cylindre de carton qu’il fait tourner sur son axe. Début XXème siècle.

Le ROULSCOPE: ce jouet utilise le même principe que le zootrope et le phénakisticope: décomposition du mouvement et réfléchissement du dessin dans un miroir. C’est un praxinoscope simple. France, 1890‑1900.

Le CHROMATROPE: une manivelle de cuivre permet de faire tourner les rosaces peintes sur verre de ce jouet, inspiré de la plaque de lanterne magique. France, 1880.

Deux KALÉIDOSCOPES, 1900.

Le PRAXINOSCOPE‑THÉÂTRE d’Émile Reynaud: ce jouet optique crée l’illusion d’assister à une représentation théâtrale en relief. Les bandes dessinées sur fond noir, se déroulent dans un décor de théâtre, 1879.

Le PHÉNAKISTICOPE: ce jeu a été inventé par le belge Plateau en 1832. Il consiste en un disque de carton noir percé de fentes à travers lesquelles, alors qu’on le fait tourner sur son axe, on voit les images, peintes sur un autre disque, réfléchies dans le miroir, s’animer (1840).

D’origine très ancienne, et signalé en Chine dès le XIe siècle, le jeu des ombres chinoises apparaît en Europe au XVIIIe siècle. Le contrôleur des finances, Monsieur Silhouette, tourné en ridicule par ses ennemis qui le représentaient en ombre chinoise, leur donna son nom.

A la fin du XVIIIe siècle, Dominique Séraphin donnait au Palais Royal des spectacles d’ombres très prisés. Ces séances furent fréquentes au XIXe siècle à la fin duquel elles se perfectionnèrent grâce aux progrès réalisés dans les systèmes d’éclairage et de projection.

L’imagerie d’Épinal avait contribué au succès populaire de ce divertissement en produisant en masse des planches sur lesquelles décors et personnages étaient « silhouettés” en noir.

Dès 1914, le cinématographe supplantait définitivement les théâtres d’ombres.

Ici sont exposés deux exemples de théâtres d’ombres édités par Léon Saussine à Paris, de 1880 à 1920.

THÉÂTRE D’OMBRES. L’épée de Jeanne d’Arc, par Jean Kerhor: un film de personnages dessinés en ombres chinoises sur du papier défile derrière un décor interchangeable grâce à un système de manivelle. Le montreur récite en même temps le texte du livret. (1880).

L’OMBRO‑CINÉMA fonctionne grâce au même principe, avec illusion du mouvement créée par les rayures verticales dessinées en noir sur l’écran (1920).

MARIONNETTES D’OMBRES: wayang. En bois peint et cuir. Ces marionnettes étaient placées entre une source lumineuse et un écran blanc derrière lequel se tenait le public. Ces manipulations se pratiquent encore dans l’île de Java. Les personnages représentés sont le plus souvent des héros légendaires de la mythologie religieuse indienne.

On remarquera également dans une vitrine un automate à musique. Une petite fille donne à manger à son chat. (début XXème siècle) (photo 4).

3.‑Jeux de société.

CUBES ET PUZZLES en chromolithographie collée sur un support de bois. (De 1840 à 1914).

JEUX de DIABLERIES. Puzzle et jeu de composition géométrique édité à l’heure actuelle sous le nom de « Mozaïk“. Celui présenté est en bois teinté et date de 1850. Fabrication française.

Photo 4

Jeux utilisant un aimant :

LE JEU DES PETITS PÊCHEURS Mauclair Dacier éditeur, France. (Un jeu analogue est commercialisé aujourd’hui par Tic et Patte) (1900)

LA BOITE MAGIQUE: les personnages, très légers, glissent sur le disque chromé, lancés par la tirette placée sur le côté. Marque de fabrique A. Martin, Paris, 1890

L’ARAIGNÉE MYSTÉRIEUSE (1920) et le magicien du JEU de la SCIENCE AMUSANTE répondent aux questions des joueurs par leur position qui varie grâce à un aimant

Les DANSEURS LILLIPUTIENS. Jeu de hasard édité par Léon Saussine, le plus grand éditeur de jeux de société de Paris à la fin du siècle dernier et au début du XXe siècle. Chromolithographie et carton. Les personnages « dansent » sur leur support de crin sensible.

Les Jeux Nouveaux Réunis et les Jeux Variés Réunis: BOITE de CASSE‑TÊTES et PROBLÈMES très populaires dans les années 20.

JEU DE SALON apprécié au siècle dernier: les automates à mercure ou à sable. Le mercure placé dans les montants en bois desnersonnages leur fait dégringoler l’escalier. Ils tombent dans la boîte placée au pied des marches. Papier mâché et carton, France, début XIXe siècle.

GRAND THÉÂTRE DE MARIONNETTES d’origine allemande. Les marionnettes à tringles, en papier mâché, sont en costume du répertoire du mélodrame: princesse, brigands calabrais, voyageurs, maures … Les décors sont lithographiés en couleurs. Jouet pour adultes, jouet de salon, ce théâtre date de la première moitié du XIXe siècle.

JEUX d’ADRESSE: le Baguenaudier, le Jonchet, la Cloche à Répulsion. Les pièces de ces jeux sont en os, opaline et acajou (1840‑80).

Plusieurs JEUX d’OIE, dont un particulièrement remarquable pouvant se jouer soit autour du jeu, soit sur l’oie elle‑même. Jetons de verre teinté, oies en plomb peint (1900).

La représentation la plus ancienne connue du “Jeu de l’Oie Renouvelé des Grecs » est italienne, et date du XVIIe siècle. On ne connaît pas l’origine exacte de ce jeu de parcours, probablement inspiré par le mythe du labyrinthe du Minotaure victorieusement franchi par Thésée. L’expression « renouvelé des Grecs » s’expliquerait ainsi.

Il est plus difficile de justifier l’utilisation symbolique de l’oie, oiseau solaire dans la tradition égyptienne.

Ce jeu, à l’origine mystérieuse, a pourtant connu une grande diffusion et souvent été utilisé, avec ses 63 cases ou vignettes, comme jeu éducatif, historique ou politique. La variété des jeux de l’oie est infinie, des jeux éducatifs des jésuites au XVIIIe siècle aux multiples productions de la populaire imagerie d’Épinal, plus proche de nous.

MANÈGE À MUSIQUE de carton, d’époque 1900, présenté ici avec trois jouets populaires: manèges et tambour à crécelle, en bois peint et carton, fabriqués en Allemagne au XIXe siècle selon une tradition datant du XVIe siècle.

4.‑Jeux éducatifs.

Depuis toujours, les éducateurs ont cherché à rendre attrayantes les leçons dispensées aux enfants. Des lettres d’ivoire destinées à l’apprentissage de la lecture ont été retrouvées dans des tombes d’enfants grecs et romains

Les jeux et jouets éducatifs se sont développés au cours des siècles, suivant l’intérêt de plus en plus grand porté à l’enfance, qui se confirme au XVIIIe siècle avec Jean‑Jacques Rousseau, et suivant l’évolution de l’histoire économique et sociale: développement de la classe bourgeoise, progrès scientifiques et techniques, goût pour la vie de famille et mise à l’honneur de l’enfance

C’est ainsi qu’au XIXe siècle, au même titre, et plus, que les jouets sans fonction éducative, les jeux éducatifs connurent une progression très importante: jeux d’éducation morale et religieuse, puzzles géographiques, lotos historiques sortirent par centaines de milliers des imprimeries d’Épinal, Paris, Nancy.

Aujourd’hui, les tâtonnements des éducateurs des XVIIIe et XIXe siècles trouvent leur aboutissement dans la part considérable laissée au jeu, éducatif ou non, à l’école maternelle.

L’ÉCOLE. Remarquer les petites poupées dites « mignonnettes », 1910.

LA BOUTIQUE DE LA BURALISTE. Jouet français, vers 1920.

La géographie et l’histoire s’apprenaient en reconstituant des puzzles, en jouant au loto, en dessinant ou avec des cartes à jouer

Le PETIT GÉOGRAPHE. Découpages et peinture, 1830.

Le JEU DES NATIONS. Dans ce jeu, les habitants des cinq parties du globe sont dessinés et coloriés à la main. Ce jeu a été fabriqué à Nuremberg en 1802.

L’éducation religieuse est représentée par une PROCESSION DE LA FÊTE‑DIEU en carton découpé, imprimée à Épinal en 1860, et par un AUTEL en bois, objet de maîtrise, garni d’accessoires de plomb: encensoir, ciboire, chandeliers, etc … fabriqués en série par C.B.G. (Cuberly, Blondel, Gerbeau).

La manufacture C.B.G., fondée à Paris en 1825, connue par ses figurines en plomb reproduisant les armées de Napoléon, puis, plus tard les « poilus » et soldats alliés de la première guerre mondiale, eut une production d’une grande variété: objets d’autel, dînette en étain, en faïence même, dioramas avec figurines montrant la plage de Deauville, cirques, fermes, pompiers en pleine action et aussi, depuis 1918, figurines militaires dites « plats d’étain ».

Aujourd’hui C.B.G. continue sa production traditionnelle, toujours installé dans les ateliers du siècle dernier où l’on fond le plomb à la main, et dans son magasin de vente, modernisé: « Le Plat d’Étain ».

Trois poupées religieuses complètent cet ensemble:

Deux poupées de biscuit et composition, dont l’une est en costume des Sœurs de la Charité de Bourges. Époque 1875. La tête est marquée en creux J. Elle est présenté avec quelques pièces de son trousseau.

Une POUPÉE, tête en bois peint, corps en composition, en costume de franciscaine, soit destinée à la décoration de la cellule, soit envoyée en cadeau‑souvenir de la jeune fille entrée au couvent.

5.‑Le jouet Animal.

Au 3ème étage, une exposition temporaire sur le jouet Animal était organisée lors de notre visite.

J’ai retenu:

Arche de Noé en bois sculpté et peint. Les animaux entourent, dans la boite, Noé et sa femme. (jouet allemand de la fin du XIXe s.)

Arche de Noé en bois peint, à roulettes (fin XIXe s.)

Les animaux préhistoriques: Mammouth, diplodocus, tricératops, iguanodon et plésiosaure en plomb moulé peint à la main.

Le jeu de la tortue électrique.

Ce jeu se joue avec un jeton métallique qui, posé sur des cases précises, provoque une sonnerie. Le joueur double alors ses points (photo 5).

Photo 5

Le chat botté: jouet mécanique en tôle peinte datant de 1900.

L’ours qui se dandine: jouet mécanique datant de 1920‑1925.

Divers zoo en alliage d’aluminium (1950) ou en bois carton et papier (1900).

Des crustacés en papier plié réalisés et prêtés par le mouvement français des plieurs de papier

‑⠀Des singes mécaniques:

. singe motard

. singes qui se balancent

. singe acrobate

‑⠀Un mouton à roulettes, en coton et plomb avec des yeux de verre (19101920) (photo 6).

Photo 6

‑⠀Des dominos

‑⠀Des puzzles:  ‑  le zoo

                        ‑  la ferme

‑⠀Des jeux de loto

‑⠀Pâturage: coffret contenant des moutons, des ânes et des vaches (mélange de poudre de bois et de colle) du début du XXe siècle.

‑⠀Une collection de livres en tissu imprimé, illustrant le thème de la vie à la ferme (1930)

‑⠀Des chevaux:

.cheval de manège en bois sculpté polychrome (1900)

.le manège de chevaux de bois, en bois sculpté peint (fin du second empire)

.chevaux à roulettes

.chevaux à bascule

.chevaux mécaniques

.jouets à pousser: 2 chevaux roulent au sol, poussés au moyen d’un bâton par l’enfant (fin 19e s.) (photo 7).

Photo 7

.chevaux attelés (photo 7).

.le cheval dans son box d’écurie

.le jeu de Steeple chase⠀: les chevaux et jockeys sont en plomb peint. I1 s’agit d’un jeu de hasard (1920)

. le jeu de petits chevaux

‑⠀Des animaux en peluche (photo 8)

Photo 8

II.‑MUSÉE D’HISTOIRE LOCALE.

En 1980, année du Patrimoine, la ville de Poissy s’est dotée d’un Musée d’histoire.

1.‑Une première salle, au rez‑de‑chaussée, est consacrée à l’évocation du passé mérovingien et médiéval de la ville.

Des souvenirs gallo‑romains (Vases), mérovingiens (Sarcophages), et du moyen‑âge (Sceaux seigneuriaux) ont été rassemblés dans cette salle.

Des documents photographiques, des gravures et objets présentent les édifices les plus anciens de Poissy:

la collégiale: il s’agit d’un édifice très ancien dont l’origine remonte à Robert le Pieux, au XIe s. St Louis y fut baptisé en 1214.

La collégiale présente des parties romanes et gothiques ainsi que des éléments plus tardifs provenant de réparations successives.

En 1844, la restauration de l’ensemble fut confiée à Viollet‑le‑duc. Les travaux dureront plus de 20 ans et ne seront jamais terminés.

l’Abbaye ou Prieuré Royal (l’actuel musée du jouet)

le pont ancien (photo 9)

Photo 9

Une gravure représente le colloque de Poissy (photo 10)

Photo 10

Il eut lieu dans l’abbaye en 1561.

Sur cette gravure, on peut voir, debout devant Catherine de Médicis et le Roi de France, Charles IX, les représentants de la religion réformée, parmi lesquels Théodore de Bèze

2.‑La deuxième salle, au rez‑de‑chaussée, évoque les fameux marchés à bestiaux de Poissy.

Ils approvisionnaient Paris en viande de boucherie depuis le 13e s. Louis IX (St Louis) dès 1245 confirma leurs privilèges leur permettant ainsi de se développer.

En 1868, la création du marché de la Villette à Paris portait le coup de grâce à ce commerce qui avait fait la fortune de Poissy pendant des siècles.

Une lithographie en couleurs de 1820, des outils de bourrelier, de maquignon, évoquent ces extraordinaires marchés qui rassemblaient chaque jeudi dans la ville jusqu’à 8000 ou 10000 bêtes.

Dans une vitrine sont exposés les états du nombre de bestiaux entrés à Poissy pour les marchés en 1843:

 28/12: 6964

 14/9: 9789

 13/7: 10290

Le passé rural de Poissy n’est pas oublié: des outils agricoles, un rare battoir à seigle, des photographies, des instruments de vigneron rappellent l’époque où les champs de blé descendaient jusqu’à l’Enclos de l’Abbaye, où les premiers épandages permettaient de valoriser les terres à seigle de Carrières, où la vigne était cultivée avenue Foch, en pleine ville aujourd’hui.

Poissy à la Belle Époque est également présentée, avec l’affluence des promeneurs qui débarquaient des « trains de plaisir » parisiens, des canotiers et des pêcheurs qui peuplaient les berges de la Seine.

3.‑Une petite partie du 2ème étage est consacrée à l’industrie automobile à Poissy, depuis les automobiles Grégoire, implantées dans cette ville au début du siècle, jusqu’à Simca et Talbot aujourd’hui.

La dernière partie du musée est consacrée au peintre Ernest Meissonier.

ANNEXE

QUELQUES DATES DE L’HISTOIRE DE POISSY

3000 2000 av. J.C.: existence d’un peuplement dans la région de Poissy.

1er siècle ap. J.C.: Occupation gallo‑romaine.

996 Robert le Pieux, fils d’Hugues Capet, réside à Poissy.

1016⠀‑Construction de Notre‑Dame de Poissy (la Collégiale).

1214⠀‑ Naissance de Louis IX, futur Saint‑Louis, au château de Poissy.

1221⠀‑ Philippe Auguste donne à la ville une charte de commune et fait construire un mur d’enceinte

1245⠀‑ Naissance du futur Philippe III le Hardi, fils de Louis IX, à Poissy.

Louis IX confirme les privilèges des marchés à bestiaux de Poissy.

1303⠀‑ Fondation de l’Abbaye des Dominicaines de Poissy par le roi Philippe le Bel en souvenir de Saint‑Louis, son lul.

1314⠀‑ Mort de Philippe le Bel. Son coeur est déposé au monastère de Poissy.

1346⠀‑ Début des Guerres de Cent ans. Edouard III, roi d’Angleterre, s’empare de Poissy et s’installe dans le Prieuré. La ville sera sans cesse prise et reprise par les Anglais et les Français.

1419⠀‑ Poissy, garnison anglaise. Henri V, roi d’Angleterre, y séjourne plusieurs fois.

1429⠀‑ Jeanne d’Arc fait occuper la tour de Bèthemont.

1435⠀‑ Poissy une dernière fois ravagé par les Anglais en retraite.

1561⠀‑ Colloque de Poissy. Tentative de conciliation entre catholiques et réformés. La réunion se tient dans le réfectoire du Prieuré Royal, sous la présidence de Catherine de Médicis. C’est un échec.

1568⠀‑ Fortification du Pont de Poissy par Charles IX.

1695⠀‑ 21 juillet: la foudre tombe sur l’église du Prieuré.

1740⠀‑ Epidémie de peste à Poissy.

1789⠀‑ 43 signatures relevées sur le cahier des Doléances du Tiers Etat à Poissy. Les pisciacais demandent à élire leur municipalité. L’Assemblée Nationale donne son accord.

1802⠀‑ Destruction de l’église du Prieuré. Ne pouvant restaurer ses deux églises, la population demande à conserver la Collégiale.

1843⠀‑ Inauguration de la gare de Poissy, sur la ligne de Paris à Rouen. 1869 Suppression du marché à bestiaux transféré à la Villette.

1870⠀‑ Le pont, miné, saute.

1910⠀‑ Crue de la Seine.

1940⠀‑ Le pont saute à nouveau⠀; il est rétabli par les Allemands.

1942⠀‑ 31 Mars: bombardement allié sur les usines Ford.

1944⠀‑ Les alliés bombardent le pont. Seules 4 arches subsistent.

1962⠀‑ Construction du nouveau pont.

1970⠀‑ Année Saint‑Louis. Jumelage avec Pirmasens.

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