SORTIE-VISITE : Maison natale Louis Braille – Jardin des cinq sens – Cité épiscopale de Meaux

Thèmes: Histoire, Société
Sortie Visite du jeudi 22 mai 2025

9h45, notre petit groupe est accueilli par monsieur Laurent Mary, guide conférencier pour le Musée Louis Braille, pour la visite de la maison natale de Louis Braille à 77700 Coupvray. Pièces à vivre au rez-de-chaussée avec la cheminée pour la cuisine et le four à pain, et chambre de Louis à l’étage. L’ameublement qui n’est pas celui d’origine permet de se replacer dans la vie d’une famille aisée de cette première moitié du XIXème siècle.

L’atelier du père, bourrelier, était installé dans une dépendance ; c’est là que le jeune Louis âgé de trois ans se blesse gravement à l‘œil avec une alène avec laquelle il faisait des trous dans un morceau de cuir ; l’atelier présenté aujourd’hui est une reconstitution dans la maison natale. On pourra se reporter au compte rendu de la conférence théâtralisée de Pierrette Dupoyet du 23 avril 2024 pour plus de détail sur la vie de Louis Braille et de sa famille. LOUIS BRAILLE, UN DESTIN LUMINEUX

Le premier étage de la maison abrite le musée proprement dit, avec des appareils d’écriture et de nombreux objets. Dans ses commentaires, Monsieur Mary réserve une large place au système d’écriture ponctuée inventé par le capitaine Charles Barbier de la Serre, qui sera amélioré par Louis Braille.

On peut y voir le seul livre que personne n’a jamais lu en entier : un dictionnaire ! Les nombreux volumes de ce dictionnaire imprimé en braille couvrent plus de 1.5m de rayonnage.

Parmi les objets, on peut retenir le raphigraphe ou « planche à piston » ou « décapoint » développé par Pierre François Victor Foucault, aveugle lui-même, et qui utilise le système de l’anaglytographie (ancien nom du système braille d’impression en relief à l’usage des aveugles).

C’est avec un raphigraphe de ce type que Louis Braille écrivait à sa famille, comme cette lettre à Sa chère Maman datée 15 Novembre 1848 ; on distingue bien l’écriture en point sur l’agrandissement.

Et notre guide Laurent Mary, fermant les yeux, lunettes sur le bureau, a écrit pour nous ces quelques lignes, d’abord en braille, puis avec notre alphabet, mais toujours en utilisant le braille : la tablette et le poinçon, comme le montre la photo. Nous sommes tous restés admiratifs devant cette maitrise du braille par un voyant.

La photo ci-dessous montre le résultat : en braille pour non-voyant est écrit : association CDI (association en minuscule et CDI en majuscule, juste après les 2 doubles points indiquant qu’il s’agit de majuscule) ; au-dessous, on peut lire garches.

Après le musée, notre groupe s’est dispersé dans le jardin des cinq sens pour toucher, sentir, écouter, gouter… et tout simplement voir. Les odeurs sont présentes entre autres avec cette grande plante aux fleurs jaunes (senne didymobotrya pour les savants) dont les feuilles ont des notes grillées, toastées, pouvant faire penser aux cacahuètes, ou encore cette collection de géraniums allant de la citronnelle à la menthe poivrée. Une fontaine est là pour présenter l’ouïe ; par malchance, cette fontaine ne coule pas aujourd’hui, mais l’ouïe est présente avec les débroussailleuses du voisinage. Pour le goût, on retiendra la menthe, l’ail, la verveine,

la ciboulette.

Il faut toucher ces prêles, rugueuses, qui servent toujours pour nettoyer les lettres d’or des monuments, mais il faut aussi caresser ces douces oreilles de lapin, tout douveteuses. La vue : c’est cette abondance de fleurs au milieu desquelles le groupe s’est rassemblé pour la photo souvenir.

Nous mettons à profit le petit temps d’avance sur l’horaire pour monter jusqu’au cimetière de Coupvray, là où fut inhumé Louis Braille en juillet 1852; le corps de Louis Braille a été exhumé le 20 juin 1952 ; le corps a été a transféré au Panthéon le 22 juin 1952 en hommage national ; ses mains ont été déposées dans une urne scellée sur sa tombe, avec la phrase suivante : La commune de Coupvray garde pieusement dans cette urne les mains du génial inventeur.

12h : direction Meaux, où le restaurant Riverside nous accueille pour partager le déjeuner dans une ambiance bien conviviale. Après l’apéritif, seront servis un Brie de Meaux Pané, Salade Verte, suivi d’un Faux Filet de Bœuf à la Moutarde de Meaux Pommes de Terre Sautées, terminé par une Tarte Normande aux Pommes Boule Vanille.

14h15 : il est temps de se rendre sur le parvis de la cathédrale Saint-Etienne pour retrouver notre guide de l’Office du Tourisme, qui nous retrace alors l’histoire de ce chef-d’œuvre de l’art gothique, commencé vers 1175 et terminé vers 1540 avec l’achèvement du clocher.

A l’intérieur de la cathédrale on se retrouve rapidement face à cette statue monumentale de Bossuet, debout en vêtements épiscopaux. , surnommé l’Aigle de Meaux fut évêque de la cathédrale Saint-Etienne de 1681 à 1704. Renommé pour ses compétences oratoireJacques-Bénigne Bossuets, Bossuet prêchait devant la cour de Louis XIV dès les années 1660. Il fut précepteur du Grand Dauphin en 1670. Ses sermons et ses oraisons funèbres demeurent célèbres. Qui n’a jamais entendu cette phrase « Madame se meurt ! Madame est morte ! » prononcée par Bossuet lors de l’oraison funèbre d’Henriette-Anne d’Angleterre en 1670 à la basilique Saint-Denis : fragilité de la vie, vanité des grandeurs humaines. On retrouve le Grand Dauphin et Henriette d’Angleterre entourant Bossuet au pied de la statue de Bossuet.

Quittant la cathédrale par le transept nord nous traversons la cour de la cité épiscopale pour atteindre le Jardin Bossuet dont le dessin en forme de mitre entourée de tilleuls rappelle la présence de Bossuet. Une très belle vue sur la façade nord du palais épiscopal, avec la grande galerie du premier étage. Nous rejoignons ce palais, qui abrite aujourd’hui le Musée Bossuet. Pour accéder aux étages, point d’escalier, mais des rampes ! En effet, les escaliers ont été supprimés par un évêque qui avait peine à se déplacer et remplacées par des rampes plus faciles à emprunter. Le musée Bossuet présente des collections qui furent rassemblées au 19ème siècle, avec notamment des œuvres comme Suzanne et les vieillards de Cavalier d’Arpin ou la Déploration du Christ de Frans Floris (vers 1560). Retenons les legs du fils d’Henri Moissan, prix Nobel de Chimie 1906, avec des œuvres de Jean-François Millet ou Jean-Léon Gérôme, ou des œuvres plus récentes de la période orientaliste, comme ces tableaux de Paul Vernon ou d’AndréMédias Hébuterne, artiste meldois.

Jules Monge, 1855-1934, nous propose cette peinture très réaliste de 1893 Soldats au lavoir « Vive la classe 1892 ».

Une visite rapide de l’exposition temporaire De pierre et de papier dans les salles médiévales du rez-de chaussée et il est temps de rejoindre notre car où nous retrouvons nos deux amis qui s’étaient un peu égarés et nous attendaient patiemment.

18h30, notre chauffeur Sergiu nous dépose devant les grilles de la Mairie à Garches, à l’heure prévue, à la minute prêt. Une bonne journée.

Jean-Michel BUCHOUD

22 juillet 2025

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