Thèmes: Arts, Géographie, Histoire Conférence du mardi 23 avril 1985
CERCLE DE DOCUMENTATION ET D’INFORMATION
Rome et Florence
Le mardi 23 avril, Monsieur Pénotet est venu nous présenter des diapositives qu’il a prises lors de ses nombreux voyages à Rome et Florence.
LE VOYAGE.-
Rome :
Le voyage débute au château St‑Ange dont la silhouette célèbre domine le Tibre. Le château St‑Ange est l’ancien mausolée d’Adrien transformé en forteresse au Moyen‑Âge. Relié au Vatican par un passage qui existe toujours, il servit de refuge aux papes, notamment lors du Sac de Rome en 1527 par les troupes de Charles Quint.
Tout près la place St‑Pierre (photo 1), chef‑d’œuvre d’urbanisme architectural, a été réalisée par Bernin (17e s.), le créateur du baroque. La place forme une immense ellipse légèrement incurvée que délimitent deux hémicycles à colonnes doriques encadrant la façade de l’église.
Photo 1.-
Au centre pointe un obélisque égyptien, haut de 25,5 m. (Paris 23 m) qui fut érigé au 1er siècle av. J.C. en l’honneur de Caius‑Cornelius Gallus, alors préfet en Égypte. Les deux fontaines sont du 17e s.
La basilique St‑Pierre s’élève à l’emplacement du cirque de Néron, sur les lieux du martyre et du tombeau de Saint‑Pierre. La première basilique naquit au début du 4e s., sur le désir de Constantin. Elle souffrit fréquemment des incendies. Nicolas V décida de la reconstruire (1450) ; en 1506, Jules II chargea Bramante d’établir les plans ; les travaux furent dirigés par Raphaël, Antonio da Sangallo et par Michel‑Ange (1546), auteur du dessin de la coupole, par Giacomo Della Porta et Maderno qui, en 1614, termina la façade. Cette façade, baroque, haute de 46 m., longue de 155 m., est surmontée des effigies du Rédempteur, de Saint‑Jean‑Baptiste et des Apôtres. Au centre, la loggia papale d’où le Souverain Pontife donne sa bénédiction « urbi et orbi ». Sous le portique s’ouvrent 5 portes : celle de l’extrémité droite, la Porte Sainte, murée, est ouverte pour les jubilés ; la porte de la Mort, à gauche, est l’œuvre du sculpteur contemporain Giacomo Manzù. L’intérieur est gigantesque, colossal. Les dimensions atteignent 186 m. de longueur et 46 m. de hauteur (119 m. à la Coupole) (photo 2).
Photo 2.-
L’architecture de la nef centrale est de Michel‑Ange. Au fond du chœur, la « Chaire de Saint‑Pierre », en bronze, fastueuse œuvre baroque due à Bernin, recouvre une chaire en bois incrustée d’ivoire, qui serait celle de l’Apôtre.
Les jardins du Vatican sont très beaux et bien entretenus
Nous pénétrons dans le Musée du Vatican et commençons la visite par la célèbre Chapelle Sixtine où le génie de Michel‑Ange donne sa mesure dans le Jugement Dernier.
Cette œuvre, stupéfiante par la grandeur de la conception et la splendeur de l’exécution a 20 mètres de hauteur sur 10 mètres de largeur.
Les chambres de Raphaël furent décorées sous Jules II par Raphaël alors âgé de 25 ans (photo 3).
Nous quittons le Vatican pour aller à la Fontaine de Trevi (photo 4). Très populaire, cette immense fontaine baroque (18e s.) porte un Neptune dont le char est tiré par deux tritons.
Photo 3.-
Il est d’usage de jeter deux pièces de monnaie dans la fontaine en lui tournant le dos : la première destinée à un heureux retour à Rome, la seconde à la réalisation d’un vœu.
Nous nous promenons dans les rues. Puis Monsieur Pénotet nous emmène dans un lieu moins ensoleillé : les Catacombes. Les principales s’étendent à la sortie de Rome de part et d’autre de la Via Appia Antica. C’est dans ces curieux souterrains creusés dans le tuf que les chrétiens pratiquaient leur culte.
Les catacombes de San Callisto sont les plus importantes. E1les se développent sur plusieurs étages et contiennent la « crypte des Papes » et le tombeau de Sainte Cécile.
Nous remontons à la surface de la Terre pour voir la Piazza Venezia (photo‑5).
Photo 5.-
Centre géographique de Rome, entourée de palais dont les palais de Venise et Bonaparte, cette place est dominée par le colossal monument à Victor‑Emmanuel II.
Là se trouve la tombe du Soldat inconnu italien.
La Villa Médicis avec ses jardins fut conçue au 16e s. pour le cardinal Rîcci di Montepulciano. En 1803, Napoléon y fit transférer le siège de l’Académie de France à Rome où les Grands Prix de Rome font un stage de 40 mois.
Le Panthéon est le seul édifice antique parfaitement conservé. Fondé en 27 av. J.C. par Agrippa, reconstruit par Adrien, il était consacré aux sept divinités planétaires. Il a été transformé en église.
Nous nous arrêtons à la Villa Borghèse (photo 6). Conçu au 17e s. pour un cardinal Borghèse, le plus beau parc de Rome, vallonné et ombragé de pins parasols magnifiques, est plein de petits lacs, de villas, de prairies, de ronds-points et de perspectives.
Un des endroits les plus caractéristiques est la Piazza di Siena, vaste esplanade entourée de pins où se déroule au printemps, le concours hippique international de Rome.
Entre le Capitole et le Palatin s’étendent les ruines du Forum romain (photo‑7), centre commercial, civil et religieux de la vie romaine à l’époque républicaine (av. J.C.). Le site fut abandonné après les invasions barbares et, sous la Renaissance, on le nommait « Campo Vaccino », c’est‑à‑dire champ des vaches. Les fouilles, conduites aux 19e et 20e s., ont restitué la topographie du lieu.
Photo 6.-
Photo 7.-
En pénétrant dans le Forum, à droite, la « basilica Emilia » (2e s.), divisée en 4 nefs, était bordée de boutiques. La Curie, reconstruite par César et modifiée de nouveau au 4e s. par Dioclétien, était la salle où le Sénat tenait conseil.
L’arc de Septime Sévère a été érigé, en l’an 203, en souvenir des victoires de cet empereur en Orient.
À gauche de l’arc, les Rostres servaient de tribune aux orateurs ; le nom de cette tribune vient de ce qu’elle était ornée de “rostres”, éperons de navires capturés. En face s’étend la place du Forum avec le lac Curtius et la colonne de Phocas.
Le temple de Saturne était l’un des plus vénérés de Rome. Il en subsiste 8 belles colonnes de granit du 3e s.
La Basilica Julia, construite sous César (ler s. av. J.C.) était destinée à l’exercice de la justice et du commerce.
Le temple de Castor et Pollux, un des plus beaux de la Rome antique, a conservé 3 admirables colonnes corinthiennes en marbre blanc cannelé.
Le temple de Vesta, circulaire, avoisine la maison des Vestales, vierges chargées, dans l’antiquité, de garder et d’entretenir le feu sacré.
Le temple d’Antonin et Faustine (2e s.) est dédié à l’empereur Antonin le Pieux et à son épouse. Enfin on arrive à l’arc de Titus (81 après J.C.) dont la puissante voûte est décorée de scènes de la vie de Titus.
À côté du Forum, s’élève le Colisée (photo 8).
Photo 8.-
L’amphithéâtre Flavien, du nom de son initiateur, l’empereur Flavius Vespasianus, fut inauguré en 80 ap. J.C., son surnom de « Colosseo » lui vient de la statue colossale de Néron qui l’avoisinait. Là se donnaient les combats navals, les batailles de gladiateurs, là, les premiers chrétiens furent livrés aux fauves.
Avec ses 530 m. de circonférence et sa hauteur de 48 m., c’était la construction la plus imposante du monde.
À l’intérieur, 50 000 personnes pouvaient prendre place.
Les forums impériaux complétaient le Forum devenu trop exigu. Ils furent remis en valeur sous Mussolini. Ce sont : le Forum de Trajan avec sa célèbre Colonne Trajanne, le forum d’Auguste et le temple de Mars Vengeur.
Nous quittons Rome pour atteindre à 31 km de là, une charmante petite ville, Tivoli, la Tibur romaine, perchée sur une colline couverte d’oliviers. Dans la villa d’Este, les jardins et fontaines proposent au promeneur, de terrasse en terrasse, une suite de jeux d’eau et de perspectives (photo 9).
Photo 9.-
Nous retournons à Rome pour visiter l’église de la Trinité‑des‑Monts. C’est une des églises françaises de Rome, bâtie sous le règne de Charles VIII et restaurée par ordre de Louis XVIII.
Après une promenade chez les ours, les girafes… bref, au jardin zoologique, nous terminons notre promenade à Rome en passant devant le Palais Farnèse occupé actuellement par l’ambassade de France, la Basilique Sainte‑Marie Majeure, la Basilique St‑Jean‑de‑Latran, et la Basilique St‑Paul‑hors‑les‑Murs.
Florence :
Après avoir découvert l’ensemble de la ville, nous allons visiter l’église Santa‑Maria‑Novella. C’est une des plus célèbres églises de Florence. Considérée comme un chef-d’œuvre d’architecture gothique, elle a été construite par deux religieux de l’Ordre qui la commencèrent en 1279. L’édifice, un exemple typique de l’architecture gothico‑florentine, avec des décorations en marbre vert et blanc, fut achevé entre 1456 et 1470.
Le palais Strozzi est l’un des plus beaux exemplaires des palais florentins de la Renaissance avec son appareil à bossages, sa corniche et sa cour à arcades.
Photo 10.-
La place de la Seigneurie est d’une beauté et d’un solennel exceptionnels qui comprend le majestueux Palazzo Vecchio (photo 10), la loggia della Signoria , de vieilles constructions, la grande fontaine et de nombreux monuments. L’ensemble crée une inoubliable vision de grandeur et de puissance. C’est ici que pendant des siècles, les évènements historiques et politiques se sont déroulés ainsi que toute la vie de Florence avec ses luttes intestines, sa gloire, ses messages de civilisation au monde entier.
Le Ponte Vecchio (le vieux pont) est ainsi appelé parce qu’il existait déjà du temps des Étrusques. La première construction en bois de 972 a été détruite par la crue du fleuve en 1333. En 1345 il fut reconstruit en pierre.
Des boutiques se trouvaient des deux côtés. À l’origine elles étaient louées par les bouchers, mais au XVIème siècle, elles furent occupées par les orfèvres ; même de nos jours la tradition est respectée.
Vers le haut se trouve le célèbre corridor de Vasari qui fait communiquer les Offices avec le Palais Pitti, Le Palais Pitti est le plus monumental des palais de Florence. La construction remonte à la moitié du XVème siècle. Le Palais, autrefois la demeure des Médicis et des Lorraine, fut aussi le Palais Royal des Savoie quand Florence devint la capitale d’Italie (186571). Actuellement, le palais renferme la Galerie Palatine, le Musée des objets en Argent et la Galerie d’Art Moderne.
L’église Santa Croce est une église franciscaine érigée à la place d’une ancienne petite église appartenant au même ordre ; elle fut commencée dans la seconde moitié du XIIIème siècle et terminée à la fin du XIVème siëcle. C’est un chef‑d’œuvre de l’Architecture gothique florentine, attribué au génie d’Arnolfo di Cambio, le même architecte que celui du « Palazzo de la Signoria » et de la Cathédrale.
L’église San Miniato est précédée d’une vaste plate‑forme de laquelle on a une magnifique vue panoramique sur la ville et les collines environnantes. Elle fut commencée au XIème siècle et terminée au XIIIème siècle. C’est une construction qui, avec le Baptistère, constitue en exemple rare d’architecture romano‑florentine.
Le voyage se termine à Fiesole avec une très belle vue sur Florence.
Ainsi les adhérents qui ne sont pas partis à Guernesey ont‑îls pu faire un beau voyage sous le soleil de l’Italie grâce à Monsieur Pénotet.
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