VOYAGE DU C.D.I : Angers

Thème : VOYAGES – VISITES                                                                                                                                                      Mardi 18 mars 2003 

UNE JOURNÉE À ANGERS

Par Yves BODIN, Président du CDI 

Un groupe d’une trentaine de « Cédéistes» a participé à cette sortie réalisée essentiellement en TGV rejoint grâce au car de la ville de Garches. Accueilli à la gare d’Angers, le groupe a d’abord pris connaissance de l’histoire d’Angers.

16e ville de France avec 156 000 habitants au coeur d’une agglomération de 260 000 habitants, Angers est également une ville chargée d’Histoire. En effet, 50 av J-C du temps où Angers s’appelait Juliomagnus jusqu’à l’essor actuel, la ville a vu passer en son sein quelques unes des plus grandes figures de l’Histoire de France : les Plantagenêts, le Roi René, l’écrivain François Rabelais, le poète Joachim du Bellay, mais aussi le compositeur Clément Janequin ou encore le chirurgien Ambroise Paré.

Le château

Le premier vestige de cette riche histoire est l’imposant château, qui veille tranquillement sur les hauteurs de la ville.

Après la mort d’Henri II en 1189, l’empire Plantagenêt fond très vite sous les coups de Philippe Auguste. Angers est rattachée par la conquête au royaume de France en 1206. Cette nouvelle situation dans le domaine royal ravive son rôle militaire face à la Bretagne restée indépendante. Les troupes royales doivent intervenir en 1230 pour reprendre l’Anjou aux Bretons de Pierre Mauclerc. C’est alors que Blanche de Castille ordonne la construction d’une puissante forteresse et d’une nouvelle enceinte de 3 800 mètres de pourtour, englobant la Doutre. La forteresse aux 17 tours était alors une des plus redoutables constructions militaires du Royaume de France.

En 1246, Saint Louis donne l’Anjou en apanage à son frère Charles Ier qui fonde la deuxième dynastie des comtes. Sa petite-fille, Marguerite de Sicile, l’apporte en dot en 1290 à Charles de Valois, père de Philippe VI, qui – à son avènement au trône de France en 1328 – ramène l’Anjou dans le domaine royal. Jean II le Bon recrée l’apanage en faveur de son fils cadet Louis Ier en 1356. L’Anjou est érigé en duché en 1360. Comme les deux premières, cette troisième dynastie angevine joue un rôle international qui l’amène à être souvent absente d’Angers. Quatre princes angevins se succèdent à la tête de l’Anjou : Louis le’ (1356­1384), Louis II (1384-1417), Louis III (1417-1434), René Ier (1434-1480).

Située aux abords du château, la promenade du  » bout du monde  » offre une vue sur l’ensemble de la ville et de la Maine, trait d’union des trois rivières Mayenne, Sarthe et Loir. Angers bénéficie d’un prestige mondial en étant la porte d’entrée du Val de Loire, récemment reconnu par l’UNESCO patrimoine mondial de l’humanité.

Les tapisseries de l’Apocalypse

Ami des arts et des lettres, Louis 1er fait tisser chez le marchand parisien Nicolas Bataille la grande tapisserie de l’Apocalypse selon Saint Jean, d’après les cartons du peintre Hennequin de Bruges (1373-1381). Au 14ème siècle, l’art de la tapisserie prend son essor : elle permet de garder la chaleur et est un signe de culture, de richesse et de pouvoir.

Le  » bon roi René « , duc d’Anjou, lègue la tapisserie de l’Apocalypse à la cathédrale ; pendant des siècles, elle y est exposée et décore les rues d’Angers pendant la procession. Au 18e siècle, elle perd de sa superbe ; considérée comme un art barbare, la tapisserie est découpée, utilisée dans les écuries ou les jardins. Au milieu du 20e siècle, un moine décide de partir à la recherche de cette tapisserie ; le fruit de sa quête est aujourd’hui exposée dans l’enceinte du château. A l’origine, cette suite de six tentures faisait 144 mètres de long et 5,5 mètres de haut ; 40 mètres ont disparu. Cependant, elle reste le plus important ensemble de tapisseries médiévales conservé dans le monde.

Après la contemplation de ce chef d’oeuvre remarquablement présenté, le groupe se réunit autour du déjeuner effectué rapidement puis se rend à la Cathédrale.

La cathédrale

Le porche de la cathédrale est une copie de celui de la cathédrale de Chartres. Cependant, les sculptures y sont beaucoup plus vivantes et on voit encore des restes de peinture, preuve que les cathédrales étaient peintes. La façade met en scène le Christ, les anges, les 24 vieillards et quatre des douze apôtres. Les huit autres apôtres ont été détruits par l’évêque d’Angers.

A l’intérieur, la forme de la voûte révèle le gothique plantagenêt La cathédrale a été construit sur les ruines d’une cathédrale romane qui a brûlé au 12e siècle. La Nef est la plus large de France, avec Chartres.

Les architectes ont bâti la cathédrale à l’image de la Jérusalem céleste. Ainsi, les piliers deviennent de plus en plus élégant à mesure qu’ils se rapprochent du ciel. L’idée est de montrer que c’est la main de Dieu qui suspend la bâtisse. Toujours pour faire penser au Jérusalem céleste, la cathédrale est dotée de vitraux très colorés, notamment de deux rosaces datant du 15e siècle et de vitraux du 13e siècle.

L’Eglise de la Trinité

Située dans un des plus vieux quartiers d’Angers, la  » Doutre « , Prosper Mérimée considérait l’Eglise de la Trinité comme  » l’une des plus élégantes de cette ville « .

Une légende plane quant à l’origine de la construction de l’abbaye du Ronseray. Foulkemera, un homme du Moyen-Age au tempérament violent jette sa femme par la fenêtre, qu’il croyait coupable d’adultère. Un ange, la sachant innocente vient à son secours et la pose à terre. Pour remercier l’ange et Dieu, elle décide de fonder cette abbaye, réservée aux femmes.

L’hôpital Saint Jean

Sur les bords de la Maine, sur un terrain appartenant à l’abbaye du Ronseray, fut fondé vers 1180 l’hôpital Saint Jean par Etienne de Marsai, sénéchal pour l’Anjou d’Henri II Plantagenêt, comte d’Anjou et roi d’Angleterre.

L’hôpital Saint-Jean est un exemple du premier art gothique dans l’ouest de la France. Avec sa grande salle des malades, la chapelle, le cloître, les greniers et les caves, il demeure l’ensemble gothique le plus ancien de France.

La salle des malades a des proportions impressionnantes : 60 mètres de long, 22 mètres de large et 12 mètres de hauteur ; elle est composée de trois nefs égales couvertes de voûtes d’ogives moulurées appelées les voûtes Plantagenêt.

A l’origine, il s’agissait d’une fondation laïque, destiné à accueillir les « malades de tout pays et de toute religion, excepté les enfants trouvés et les incurables ». L’hôpital survécut grâce aux dons royaux, seigneuriaux et ecclésiastiques. A la fin du Moyen Age, un conseil de laïcs municipaux dirige l’hôpital : on les surnomme les  » pères des pauvres « . En 1874, la ville récupère les bâtiments historiques et les affecte au musée archéologique fondé par V. Godard-Faultrier. En 1958, le musée archéologique est déménagé pour faire place à l’installation de la tenture des dix tapisseries du  » Chant du Monde  » de jean Lurçat. Il devient le musée jean Lurçat.

Jean Lurçat a voulu réintroduire les tapisseries dans l’art moderne et réactualiser l’Apocalypse pour l’adapter aux années 1950. Il a diminué la palette des couleurs, mais a opté pour des couleurs éclatantes et très vives. Il a utilisé une technique de tissage très simple. A sa mort en 1966, il n’a encore pas achevé le  » Chant du Monde « . La première tapisserie, intitulée  » la grande Menace « , met en scène les menaces planant au dessus des grandes civilisations contemporaines.  » L’homme d’Hiroshima  » est un homme brûlé par la bombe nucléaire.

Sur  » le Grand Charnier « , jean Lurçat livre une vision apocalyptique du monde : tout est détruit, y compris l’animal qui a lancé la bombe nucléaire. Dans  » la fin de tout « , une tige brisée représente la renaissance de l’humanité, renaissance qui se concrétise sur la tapisserie intitulée  » Champagne « . Cette résurrection est due aux quatre éléments, représentés dans  » l’homme en gloire dans la paix « . Dans  » la conquête de l’espace « ,jean Lurçat montre la luxuriance retrouvée de la Terre. Dans sa dernière tapisserie,  » la poésie », tous les signes astrologiques sont représentés et vivent en paix.

Comme le disait jean Lurçat lui-même, « le Chant du Monde« , « c est la table des matières d’une existence. Tout s’y mêle, s’y entrecroise. Ne vous étonnez pas donc d’y trouver du fiel et du miel. La vie. .. c’est chose sucrée et salée, douce et amère, convulsive et sereine ».

En savoir plus …

Coté livres :

Angers
Photos Erwan BalanAa
Éditions DECLICS

ISBN : 9782847681208

http://www.declics.fr/angers-livre.php

Coté Web :

Voyage photographique sur la Ville d’Angers

http://www.photos-de-villes.com/photo-angers-1.php

http://www.angers-tourisme.com/fr/ArboDyn.aspx?id=828

http://www.angers.maville.com/

http://www.tourisme.fr/office-de-tourisme/angers.htm

Nouveau…Visite via satellite

Angers

http://www.flashearth.com/?lat=47.469906&lon=-0.559391&z=12.6&r=0&src=ggl

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