Thèmes:  Histoire, Géopolitique                                                                                                                     Conférence du 7 décembre 2021

LA CÔTE DALMATE – DES ILLYRIENS AUX CROATES D’AUJOURD’HUI

Par M. André PALÉOLOGUE, docteur en histoire, expert consultant auprès du Centre pour le Patrimoine mondial (UNESCO).

INTRODUCTION

Géographiquement, la Côte dalmate s’étire sur environ 350 kilomètres sur la rive est de la mer Adriatique. Depuis la Haute Antiquité, on la considère comme un des espaces géopolitiques et culturels importants de l’Europe et de la Méditerranée. Investie par des peuples souvent venus d’ailleurs, la Côte dalmate fut intégrée successivement à des entités politiques très différentes telles que l’Illyrie (selon Hérodote), l’Empire romain, les Royaumes angevins, la République vénitienne, le Saint-Empire romain germanique, le Premier Empire napoléonien, l’Empire d’Autriche et d’Autriche-Hongrie, le Royaume de Yougoslavie, la République fédérative socialiste yougoslave de Tito, la Croatie et, enfin, la Communauté européenne. De ce fait, l’histoire et la richesse culturelle exceptionnelle de la Côte dalmate sont des témoignages très parlants de la civilisation qui s’est épanouie sur notre vieux continent.

À présent, cet espace est géré en grande partie par la Croatie et, de manière moindre, par l’actuel Monténégro. Étant donné que, depuis 2013, la Croatie a rejoint l’Union européenne, la rive est de l’Adriatique, autrement dit la Côte dalmate, a retrouvé sa place de choix dans l’espace méditerranéen.

I – La Dalmatie – de l’Antiquité à l’époque chrétienne

Selon leurs coutumes, les Grecs anciens fondèrent leurs « colonies » sur les côtes maritimes tout en respectant les autochtones. Vers le VI^e siècle av. J.-C, ils investirent ainsi le territoire illyrien en l’intégrant sans heurts dans leur espace de civilisation. A partir de 168 av. J.-C., de manière nettement plus agressive, les Latins romains prennent le contrôle des côtes illyriennes (la Dalmatie) et s’emparent militairement des routes qui traversent la Macédoine en direction de la mer Noire et de l’Asie Mineure. Une fois maîtres de cette région et grâce aux têtes de ponts qu’ils ont bâtis dans cette « province », les empereurs romains et leurs légions pénétrèrent dans les Balkans jusqu’au Danube – fleuve qui sera franchi par Trajan en 105. Il n’est, donc, pas anodin qu’au IV^e siècle après J.-C., Dioclétien (originaire de Salone dalmate), devenu un des membres de la première Tétrarchie* élève le port de Spalato (Split) au rang de centre d’autorité impériale égal à Rome. Les vestiges archéologiques dont regorge la Côte dalmate n’ont rien à envier à ceux d’Italie, de la Gaule romaine ou d’Hispanie. Ils témoignent du destin éminemment romain de ces provinces situées au milieu exact de l’Empire. À Split, les traces de l’enceinte du grandiose palais de Dioclétien sont encore bien visibles et sont parfaitement intégrées dans la ville moderne. Dans la même ville, le Mausolée de cet empereur – connu surtout pour avoir été un des grands persécuteurs des chrétiens – est aujourd’hui une cathédrale (Saint-Domnius) qui met en lumière, comme nulle part ailleurs, l’histoire dramatique de la christianisation de l’Empire romain. A titre presque d’un paradoxe, il serait à retenir que Saint Jérôme** – pilier de l’Église romaine à qui on doit la Vulgate – est né sur cette Côte dalmate marquée par les martyrs chrétiens de l’Eglise primitive.

La division de l’Empire romain en 395 et sa suppression « officielle » en 476 suite aux incessantes agressions qu’il a dû subir en Occident, transforma la Côte dalmate en une sorte de frontière imaginaire et symbolique. De ce fait, les habitants de la rive est de l’Adriatique, ont été amenés à jouer un rôle de passeurs entre l’Occident latin et l’Empire romain d’expression grecque qui fut appelé « byzantin ». En fait, les aspirations politiques, religieuses et culturelles ayant restées les mêmes, on comprendra l’essai d’un empereur de Constantinople, de Justinien notamment, de reconstituer au VI^e siècle l’unité territoriale d’un empire romain centralisé. Si le projet « byzantin » de Justinien et de Théodora son épouse n’a pas réussi, les traces de leur souhait sont encore visibles sur les deux rives de l’Adriatique. Ainsi, des mosaïques de la même qualité artistique que celles réalisées à leur honneur à Ravenne sur la côte italienne, seront réalisées aussi sur la rive Est, notamment en Istrie et sur la Côte dalmate.

Deux siècles plus tard, Charlemagne tachera de stopper l’émiettement de l’ancien Empire d’Occident et, à son tour, il essayera de reconstituer son unité. Il transformera l’Istrie en une Marche de son « Royaume des Francs et des Lombards » et prendra vite conscience à quel point la Côte dalmate peut devenir un argument de poids dans la négociation diplomatique qu’il engagera avec l’impératrice Irène de Constantinople entre 781 et 802. Même si l’évêque dalmate de Zara (Zadar) Donatus lui servira d’éminent intermédiaire, obtenir la main d’une « porphyrogénète »*** pouvant lui offrir la perspective de se voir à la tête d’un nouvel « Empire romain », s’est heurté à une irrévocable fin de non-recevoir. Le vieil empereur a dû se contenter d’un seul et unique présent : le « voile de Marie » – précieuse relique conservée jusqu’à nos jours dans la cathédrale de Chartres.

L’arrivée des Slaves dans les Balkans à partir du VI^e siècle, suivis des Bulgares, des Serbes et des Croates qui vont adopter le slavon comme langue vernaculaire, fut ressentie par les habitants de la Côte dalmate romanisés de longue date, comme une menace autant qu’une opportunité. La christianisation de ces nouveaux venus instaura un dialogue durable du moment où de nombreux locuteurs du slavon intégreront les diocèses romains. Pourtant, contrairement aux Slaves de Moravie, de Bohème et de Pologne qui ont finalement décidé d’adopter les caractères latins, les fidèles Croates installés sur les îles, sur la côte et au-delà des montagnes, ne vont pas renoncer à l’écriture « glagolitique »**** qui leur fut proposée au X^e siècle par les premiers disciples des fameux Cyrille et Méthode – bienheureux « Apôtres » des Slaves. Ils utiliseront cet alphabet jusqu’au XIX^e siècle, raison pour laquelle de nombreuses inscriptions gravées avec ces caractères subsistent encore sur les sites historiques de la Côte et les îles dalmates. Elles nous rappellent toutefois que l’Église du premier millénaire, en accordant un « droit à la différence » parfaitement respecté, en dépit des disputes qui eurent lieu en son sein, n’a jamais connu les failles profondes qui furent enregistrées ultérieurement en Occident. Leur proximité avec les Orthodoxes slaves et grecs attachés de manière tenace à la « Sainte Tradition », explique, également, pourquoi les fidèles de la Côte dalmate ont pris conscience des nouvelles orientations de la chrétienté occidentale assez tardivement.

II – La Côte dalmate face aux Ottomans.

Suite à l’avènement de l’Islam au sud de la Méditerranée, à son expansion rapide vers l’Occident hispanique et, ensuite, vers l’Est anatolien, l’équilibre des forces sur le territoire européen a connu des bouleversements notables. Autour de l’an mil, l’Empire « byzantin » se trouva en situation de permanente défensive au point où faire appel à une intervention occidentale s’est imposée. L’organisation de la riposte chrétienne qui fut qualifiée plus tard de « croisade », a demandé une mobilisation de moyens militaires considérables et une impressionnante logistique. Ainsi, dès le début, la Côte dalmate s’est vue en situation d’assurer le passage des chevaliers arrivés de France ayant à leur tête Raymond de Toulouse. Ensuite, elle participa avec galères et galériens au transport des troupes vénitiennes ou de celles placées sous l’autorité des rois angevins de Hongrie et de Pologne. La Côte dalmate a joué un rôle clé lors de la quatrième croisade organisée par Venise en 1202, suite à laquelle fut fondé, à son bénéfice également, l’« Empire latin d’Orient ». Même si la gestion de cette formule étatique n’a pas été à la hauteur des attentes de ceux qui l’ont initiée, il reste néanmoins  indéniable que la cohésion politique et culturelle de l’Europe au XIII^e siècle a offert un climat très propice à la circulation des biens, des idées et du savoir-faire dont la Côte dalmate a su tirer profit. À entendre certains historiens, le « Vénitien » Marco Polo ne serait qu’un des fils prodiges de Korcula – une des très pittoresque îles de la Côte dalmate ! En effet, il ne faut pas oublier que le XIII^e siècle est celui des « cathédrales ». Celui, aussi, de Thomas d’Aquin, de Dante, d’Eckart, de Bacon et de Duns Scot, etc. En cette époque de l’« Église triomphante », il n’est, donc, pas étonnant qu’un « maître » au nom slave de « Radovan » – éminent tailleur de pierre et sculpteur de la Côte dalmate – réalise, en 1244, le magnifique portail de la cathédrale Saint-Laurent de Trogir qui, à juste titre, figure aujourd’hui sur la fameuse Liste du Patrimoine mondial de l’Humanité protégé par l’UNESCO.

La recrudescence de la symbolique et de l’élégance angevines sur la Côte dalmate au siècle suivant n’est pas étrangère au fait que des branches de la famille d’Anjou qui contrôlent une bonne partie de la Méditerranée, en plus de la Hongrie et de la Pologne, vont céder leurs droits sur la Dalmatie en faveur d’une riche Venise qui, avec la République de Raguse (Dubrovnik), rêvent d’installer durablement leur modèle politique et leur hégémonie commerciale dans toute la région.

La chute de l’Empire byzantin en 1453 entérine l’occupation d’une grande partie du Sud-Est européen par les Musulmans ottomans qui ne cachent plus leur vif souhait de s’emparer de l’ensemble de l’espace Adriatique. La Côte dalmate « vénitienne » se retrouve ainsi en première ligne devant assurer sa propre défense aussi bien sur mer que du côté du continent. Si les Alpes dinariques servent, en effet, de bouclier naturel face aux Ottomans qui, arrivés aux portes de Vienne, essayent d’investir la côte par voie de terre, Venise, quant à elle, organisera la résistance maritime. Positionnées face à Otrante, les galères de la Sérénissime vont barrer le passage de la navale turque. De par sa position géographique, Raguse (Dubrovnik) devient, à la même époque, le bastion le plus avancé de cette résistance chrétienne. Des chiens, qu’on appellera par la suite des « dalmatiens », lancés en meutes contre les cavaliers musulmans participent à cette défiance au même titre que les fortifications renforcées de tous les ports de la Dalmatie. Il a fallu que la flotte vénitienne et les combattants recrutés pour la plupart sur la Côte dalmate détruisent en 1571 à Lépante (sur la côte occidentale de la Grèce) la navale ottomane, pour mettre, enfin, un coup d’arrêt à l’avancée militaire des Musulmans. De cette manière, furent créées les conditions à un nouvel essor économique et culturel. Des églises et de nouveaux  établissements furent édifiés ou reconstruits. Grâce à sa proximité avec les Pouilles italiennes, mais aussi avec le centre de l’Europe, la Côte dalmate a su accueillir toutes les évolutions constructives et esthétiques de l’Occident catholique en prenant soin de préserver en même temps son patrimoine marqué par des traditions qu’elle partage avec l’Église orthodoxe bien présente dans la région. L’attachement des fidèles de la Côte dalmate et d’Istrie au culte des icônes, par exemple, n’est qu’un des témoignages en ce sens.

III – Sous les Habsbourg et sous Napoléon.

À partir de 1685, lorsque la Reconquista des Habsbourg arrive enfin à repousser les Ottomans des territoires conquis sur la rive droite du Danube (Hongrie, Slavonie, Serbie), la Côte dalmate sera perçue comme une place géostratégique de grande importance aux yeux de l’Empire romain germanique. En s’emparant de cet espace, Vienne imposa son administration rigide et la langue allemande. Les locaux s’en souviendront longtemps.

Quand la République de Venise tombe en 1797, la France et l’Autriche, autant que la Russie, réclament âprement des possessions à l’est de l’Adriatique. À l’issue de ses deux campagnes militaires menées au nord de l’Italie, Napoléon va regrouper les territoires dalmates que l’Autriche et son allié russe n’ont pas réussi à défendre dans ce qu’il désignera comme les Provinces illyriennes. Malgré sa courte durée, la gouvernance française s’est avérée très populaire vu la manière dont elle a su appliquer une politique souple permettant, entre autres, l’enseignement en langue locale et la propagation des idées de la Révolution. La popularité de l’Empereur français sera attestée, d’ailleurs, par la colonne « Napoléon » érigée dans l’ancienne capitale des Provinces illyriennes (Ljubljana/Laibach) et, également, par la « gloriette » installée à Trogir à la mémoire du général Marmont – l’éclairé Gouverneur de ces territoires à l’époque du Premier Empire. Si en 1814 les Habsbourg reprennent possession de la Dalmatie en la rattachant à l’Empire autrichien devenu par la suite austro-hongrois, les mesures autoritaires de Vienne finissent par provoquer le mécontentement de toutes les catégories ethniques habitant la Côte dalmate (Croates, Italiens, Slovènes, Serbes, Albanais, etc.). Cela a contribué de manière tragique au déclenchement de la première conflagration mondiale du XX^e siècle. Une fois de plus, l’espace adriatique et la Côte dalmate, tout particulièrement, deviendront un enjeu important dans le contexte de la guerre menée par les Alliés en Méditerranée et dans les Balkans.

IV – La Côte dalmate au XX^e siècle.

À la fin de la Première Guerre mondiale, la Côte dalmate sera une proie de choix disputée par les nouvelles formations étatiques installées sur le territoire européen. Ainsi, en dépit des promesses faites à l’Italie, la rive est de l’Adriatique sera attribuée par le Traité de Rapallo de 1920 au « Royaume des Serbes, Croates et des Slovènes », rebaptisé plus tard « Royaume de Yougoslavie ». Cette décision sera, d’ailleurs, une des raisons évoquées pour que les armées italiennes et allemandes l’investissent en 1939 et 1941. À la fin de ce nouveau conflit, en 1945, des cendres du Royaume de Yougoslavie naîtra la République socialiste fédérative de Yougoslavie gouvernée d’une main de fer par le maréchal Tito – agent avéré du Comintern devant œuvrer en faveur de l’expansion soviétique vers la Méditerranée. De manière assez inattendue, mué en père du « Mouvement des non-alignés », ce dernier sauva de la mainmise russo-soviétique aussi bien l’espace danubien yougoslave que la Côte dalmate. Plus encore, sous son impulsion personnelle, la Côte dalmate yougoslave s’industrialise et développe avec succès le secteur touristique. Pourtant, à sa mort en 1980, des difficultés économiques, politiques et ethniques apparaissent et s’aggravent au point où le Gouvernement fédéral ne trouve plus les réponses adéquates. La chute du Mur de Berlin en 1989 entraine l’écroulement du bloc soviétique mais, également, le démembrement douloureux de la Fédération yougoslave. Dans les années 1991-95, la Côte dalmate devient le théâtre de combats sanglants et haineux entre les indépendantistes croates et les Serbes pro yougoslaves. Les bâtiments de la flotte de guerre yougoslave encore sous les ordres de Belgrade feront le siège des ports dalmates. En décembre 1991, Dubrovnik (Raguse) sera sauvé de justesse de la destruction grâce aussi à la présence sur place d’experts désignés à veiller sur les sites protégés par l’UNESCO.

À la fin de ce conflit, la Côte dalmate gérée par une nouvelle Croatie connaitra une période de reconstruction qui, à partir des années 2000, permettra un développement touristique majeur. En 2013, la Croatie intégrera l’Union européenne et, ainsi, 80 % de la côte orientale de l’Adriatique se voit incluse dans le giron géopolitique européen moderne. Cette appartenance tant souhaitée et attendue, assure entre autres une sécurité et une meilleure protection d’un riche patrimoine humain et culturel qui, depuis de nombreux siècles, est une des fiertés de la Méditerranée et du Sud-Est européen.

CONCLUSION

Durant plus de deux millénaires, la Côte dalmate s’est avérée un point de rencontre et de convergence entre des peuples et les diverses orientations de la civilisation européenne. À la frontière entre la culture grecque, latine et slave, elle est une composante essentielle du Sud-Est de l’Europe du fait qu’elle abrite sur son territoire un héritage culturel autant matériel qu’immatériel de grande valeur. L’intégration de la Côte dalmate dans l’UE permet aujourd’hui d’envisager son futur avec une certaine sérénité vue aussi que les Croates comptent encore parmi les plus europhiles de l’Union.

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* Tétrarchie – système de gouvernement romain initié à la fin du III^e siècle par Dioclétien qui imposa le partage des prérogatives impériales entre deux « Augustes » associés à deux « Césars » qui exercent leur pouvoir de manière collégiale. Si la première Tétrarchie est un succès, les deux suivantes, minées par des rivalités incessantes, vont sonner le glas de cette organisation étatique.

** Né vers 347 à Stridon, en Dalmatie, Jérôme va traduire les textes bibliques du grec en latin offrant à l’Église de Rome la Vulgate. De ce fait, il sera hissé au rang des Saints et considéré comme l’un des quatre « Pères de l’Église » latine.

*** Porphyrogénète (du grec Πορφυρογέννητος) ou « né dans la pourpre » est un qualificatif attribué aux Basileis byzantins (aussi bien hommes que femmes) né(e)s alors que leurs parents exerçaient la fonction impériale. Il s’agissait d’un moyen de renforcer leur légitimité au trône, la succession des empereurs byzantins n’étant pas héréditaire. L’origine du mot vient de ce que la chambre où accouchaient les femmes de la famille impériale était appelée Porphyra, car revêtue de plaques de porphyre pourpre égyptien provenant des Mons Porphyrites.

**** L’alphabet dit « glagolitique » est la première variante d’écriture en vieux slavon des traductions des textes sacrés réalisées par des moines lettrés sous l’impulsion des missionnaires Cyrille et Méthodes (IX^e siècle). Cette écriture sera « modernisée » les siècles suivants à l’initiative de l’Église russe qui, pour honorer la mémoire des « Apôtres  des Slaves », l’appellera « cyrillique ». Les chrétiens orthodoxes slaves russes, bulgares, macédoniens et serbes, l’utilisent encore à ce jour, contrairement aux Slaves polonais, tchèques, slovaques, croates et slovènes qui ont adopté les caractères latins.

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