ISRAEL, 40 ANS APRES, UN BILAN ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR

Thèmes: Civilisation, Histoire, Géopolitique, Société                                                                        Conférence du mardi 18 octobre 1988

ISRAEL, 40 ANS APRES,
UN BILAN ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR

Par Michael ADARI

C’est Michael Adari, juriste, sociologue, chargé de l’immigration à l’agence juive, qui nous a présenté cette conférence sur Israël à la place de David Dadon. Ce dernier était retenu à l’Ambassade d’Israël par Monsieur Herzog, Président de la République d’Israël, en visite officielle à Paris.

La séance a débuté par la projection du film « Impressions ».

Ce très beau document nous montre à la fois le contraste et la continuité qui existent entre le monde d’avant et le monde moderne.

 

1 -HISTORIQUE

1 – Période biblique :

Israël est la patrie historique du peuple juif. Les patriarches Abraham, Isaac et Jacob ont vécu dans le pays d’Israël appelé autrefois Terre de Canaan et, beaucoup plus tard, Palestine.

Lors d’une période de famine, Jacob et ses fils ont émigré en Egypte où leurs descendants furent réduits en esclavage. Moïse mena le peuple juif hors d’Egypte et reçut les Dix Commandements sur le Mont Sinaï. De retour dans leur pays, les Douze Tribus des Enfants d’Israël vécurent sous la direction de chefs appelés Juges.

La monarchie fut établie sous Saül. David, le second roi d’Israël, combattit les Philistins et autres ennemis et fit de Jérusalem la capitale nationale (1000 ans environ avant l’ère chrétienne). Son fils et successeur, Salomon, consolida le royaume et bâtit le Temple de Jérusalem. A sa mort (930 avant l’ère chrétienne), le pays fut partagé en deux royaumes : Israël et Juda.

Durant toute cette période d’indépendance, la nation a été gouvernée selon la Loi de Moïse et les préceptes prêchés par les Prophètes.

Le Royaume d’Israël a été conquis en 721 av. J.-C. par les Assyriens qui ont déporté la population (les Dix Tribus Perdues).

Le royaume de Juda fut, à son tour, conquis par les Babyloniens qui détruisirent le Temple et exilèrent les habitants en 586 av. J.-C.

2 – Epoque du Second Temple :

Les Juifs revinrent de Babylone en 538 av. J.-C., après la conquête par les Perses de l’Empire Babylonien. Ils reconstruisirent le Temple de Jérusalem. Sous la direction d’Ezra et de Néhémie, Jérusalem fut renforcée et la vie nationale juive renaquit. Quatre siècles de théocratie juive, sous les Perses (538-332 av. J.-C.) et les Grecs (332-168 av. J.-C.), prirent fin avec la révolte des Macchabées (168 av. J.-C.) provoquée par une tentative grecque d’imposer la culture hellénique et de limiter l’autonomie juive.

Pendant presque deux siècles, les Juifs connurent à nouveau l’indépendance. De 63 à 37 av. J.-C., la Palestine devint province romaine.

Lors de la domination romaine sur le pays, une nouvelle révolte juive éclate. Jérusalem est détruite, le Second Temple brûlé (il n’en subsiste que le mur occidental de soutènement) et la plupart des Juifs sont chassés ou s’enfuient du pays. Un millier d’entre eux résistent encore quelques années aux légions romaines dans la forteresse de Massada, sur les bords de la mer Morte (70-73).

3 – Domination étrangère (70 – XXème siècle) :

Pendant des siècles, le pays se trouve soumis à un joug étranger, mais les Juifs y restent l’élément dominant, y développent leurs institutions légales, culturelles, éducatives, sous la tutelle romaine puis byzantine.

Une législation juive portant sur tous les domaines de la vie est rédigée au IIème siècle : la « Mishna » et au IVème et Vème siècles, le « Talmud ».

Après la révolte de Bar-Kochba (132-135) contre les Romains, la population juive décline et vers le Vème siècle, les Juifs ne constituent plus qu’une minorité dans le pays. La Terre d’Israël est alors conquise successivement par les Arabes, les Croisés et les Turcs. Des Juifs restent dans le pays, vivant en communautés organisées. La plupart des autres Juifs quittent le pays et s’en vont vivre à l’étranger, minorités persécutées presque partout.

Au XIXème siècle, la population juive de Jérusalem commence à croître et en 1875, les Juifs y constituent la majorité. Le premier village agricole juif, Pétakh Tkiva, est fondé en 1878. Bientôt d’autres suivent.

4 – Le sionisme (milieu du XIXème siècle -1939) :

Le sionisme, mouvement de libération nationale du peuple juif, s’est développé en Europe au XIXème siècle dans un climat d’antisémitisme de plus en plus violent. En 1897, à l’appel de Théodore Herzl, le mouvement sioniste prend une forme organisée lors du premier congrès sioniste réuni à Bâle.

Inspirés par l’idéologie sioniste, des milliers de Juifs reviennent dans le Pays pour le cultiver, y créer des industries, y construire villes et villages. Ils assèchent les marécages, défrichent des terres abandonnées depuis des siècles, plantent des forêts sur les collines et montagnes dénudées par l’érosion. Ils créent des institutions et services communautaires ; l’hébreu, qui n’était plus qu’une langue littéraire et de prières, redevient langue vivante et d’usage courant. Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, le Yishouv (la population juive du Pays d’Israël) compte 85 000 personnes.

En 1922, la Société des Nations donne à la Grande-Bretagne un mandat sur la Palestine, territoire recouvrant l’Etat d’Israël actuel et la Jordanie. Reconnaissant « les liens historiques du peuple juif avec la Palestine et … le fondement de reconstitution d’un foyer national dans ce pays », la S.D.N. confie à la Grande-Bretagne la responsabilité de « la création dans le pays, des conditions politiques, administratives et économiques qui assureront la création d’un Foyer National Juif », tel qu’il avait été envisagé dans la Déclaration Balfour (1917). Cependant, les Anglais n’appliquèrent les termes du mandat qu’à la partie occidentale de la Palestine (23 % du territoire) et créèrent dans la partie orientale (77 % du territoire), à l’est du Jourdain, l’Emirat de Transjordanie.

Des éléments nationalistes arabes extrémistes s’opposèrent à la création du Foyer National Juif, même sur cette zone réduite de la Palestine. Les restrictions à l’immigration juive imposées par les Britanniques n’apaisèrent pas les extrémistes arabes et les attentats et actes de violence continuèrent jusqu’ au début de la Seconde Guerre Mondiale en 1939.

5 – L’holocauste (1939-1945) :

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Nazis menèrent implacablement et systématiquement à terme leur programme de destruction des communautés juives d’Europe. Sur les 7 millions de Juifs vivant dans les pays tombés sous le joug nazi, 6 millions furent exterminés.

6 – Vers l’indépendance (1945-1948) :

Toutes les tentatives en vue d’une réconciliation judéo-arabe ayant échoué, la Grande-Bretagne décida de porter la question de la Palestine devant les Nations Unies.

En 1947, l’Assemblée Générale des Nations Unies vota une résolution prévoyant le partage de la partie occidentale de la Palestine en deux Etats : un Etat juif et un Etat arabe. La communauté juive, qui comptait alors 650 000 personnes, accepta ce compromis. Les Arabes le rejetèrent.

Le 14 mai 1948, avec l’évacuation de la Palestine par les Britanniques, l’Etat d’Israël proclame son indépendance sur le territoire qui lui est attribué par la Résolution de partage des Nations Unies.

En réaction, les armées de Etats arabes envahissent le nouvel Etat. Pendant un an, Israël va livrer bataille pour son indépendance. Les Forces de Défense d’Israël, nouvellement créées, mal équipées et bien inférieures en nombre, réussissent à repousser les assauts des armées arabes. En juillet 1949, des accords d’armistice sont signés entre Israël et chacun des Etats arabes voisins.

7 -Une longue guerre :

Campagne du Sinaï : octobre 1956

. Causes :
Violations arabes des accords d’armistice de 1949 : opérations armées, attaques, sabotages et actes de terrorisme au-delà de la frontière israélienne ; blocus égyptien de la navigation israélienne dans le détroit de Tiran.

. Riposte :
Les forces de Défense d’Israël attaquent les bases égyptiennes dans la région de Gaza et la péninsule du Sinaï qu’elles occupent.

. Résultats :
En échange de promesses de mettre fin aux attaques et au blocus maritime, Israël évacue les territoires occupés, en mars 1957. Les promesses faites par l’Egypte ne sont pas tenues.

Guerre des Six Jours : juin 1967

. Cause :
En accord avec les autres Etats arabes, l’Egypte masse des troupes dans le Sinaï et demande l’évacuation des forces de l’ONU installées dans la région. Parallèlement, l’Egypte impose à nouveau le blocus du détroit de Tiran.

. Riposte : Israël détruit l’aviation égyptienne au sol. La Jordanie attaque Israël sur le front Est et la Syrie se joint à l’attaque sur le front Nord. Se battant sur trois fronts, l’armée israélienne s’empare de la Samarie et de la Judée, de la Région de Gaza, du Sinaï et du Plateau du Golan.

. Résultats : Les espérances israéliennes d’une paix négociée avec ses voisins, sur la base d’une évacuation des territoires conquis, sont dissipées par les « trois non » de la Conférence au Sommet à Khartoum, le 1er septembre 1967 : « Non à la reconnaissance d’Israël, non à la négociation, non à la paix ». Au printemps 1969, l’Egypte déclenche une « guerre d’usure » sur la ligne du cessez-le-feu le long du Canal de Suez. Israël riposte aux tirs d’artillerie et de harcèlement par des raids aériens. Cette guerre prend fin en août 1970 par un accord de cessez-le-feu que l’Egypte viole immédiatement en introduisant de nouvelles batteries de missiles dans la zone du Canal de Suez.

Guerre du Kippour : Octobre 1973

. Causes : Dans une nouvelle tentative de détruire Israël, l’Egypte et la Syrie déclenchent une attaque surprise.

. Riposte : Après avoir subi de lourdes pertes sur les deux fronts, les Forces de Défense d’Israël contiennent l’offensive et repoussent les armées ennemies. Un cessez-le-feu négocié sous les auspices des Nations Unies met fin à deux semaines de combats.

. Résultats : Le cessez-le-feu avec l’Egypte est complété par une série d’accords intérimaires (1974, 1975) qui ouvrent la voie au Traité de Paix avec l’Egypte en mars 1979. Les accords avec la Syrie aboutissent à une retraite israélienne sur le Plateau du Golan et l’évacuation de Kouneitra, rendue à la Syrie.

8 – Vers la Paix :

Ayant conquis son indépendance, Israël n’a cependant jamais cessé de chercher à établir avec ses voisins des relations pacifiques.

Tout au long des ans, les dirigeants israéliens ont invité les dirigeants arabes à des négociations de paix.

Les appels d’Israël ont été ignorés ou rejetés jusqu’en novembre 1977, lorsque le Président Egyptien Anouar Sadate a accepté l’invitation du Premier Ministre d’Israël Menahem Begin, de venir à Jérusalem.

Cette rencontre historique à Jérusalem a permis les négociations qui ont abouti à la signature d’un traité de paix entre Israël et l’Egypte le 26 mars 1979.

Israël a évacué toute la péninsule du Sinaï malgré tous les risques stratégiques. L’établissement de relations diplomatiques entre Israël et l’Égypte constitue le premier accord officiel entre Israël et un Etat arabe, bien que de nombreux contacts officieux aient eu lieu pendant des années.

II – POPULATION

Israël a une population d’un peu plus de 4 millions d’habitants, dont 83 % de Juifs et 17 % d’Arabes, Druzes et autres.

Plus de la moitié sont nés dans le pays, le reste vient de presque tous les pays du monde. Dans l’idéal, ce serait une société pluraliste, égalitaire, au sein de laquelle coexistent des cultures, religions et traditions très diverses.

De 1948 à 1952, la population juive d’Israël a doublé, passant de 650 000 à 1 400 000 pour atteindre plus de 3 500 000 dans les années 80.

Les communautés non juives d’Israël, passées de 140 000 personnes en 1948 à plus de 700 000 dans les années 80, sont composées elles aussi de natifs du pays et d’immigrants attirés par les possibilités offertes sur le plan économique.

Plus de 90 % des habitants non-juifs d’Israël sont arabes et 10 % Druzes et autres.

III – VIE URBAINE

La société israélienne est surtout urbaine. Près de 90 % des Israéliens vivent dans 112 centres urbains et 3 grandes cités : Jérusalem (425 000 habitants), la capitale Tel Aviv-Jaffa (325 700 habitants) et Haïfa (226 100 habitants).

IV – VIE RURALE

Pour les premiers pionniers, le retour à Sion était bien davantage que la simple restauration de l’antique patrie historique. Ils aspiraient à la création d’une société égalitaire fondée sur le retour à la terre.

L’une des manifestations particulières, et unique en son genre, de cet état d’esprit est « le kibboutz » : communauté collective au sein de laquelle les membres mettent en commun leur travail, partagent la propriété des moyens de production et participent activement à toutes les décisions concernant la communauté. L’argent n’existe pas dans les transactions intérieures au Kibboutz, où chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Le travail est réparti entre tous les membres, qui travaillent les uns pour les autres. La production et la consommation sont communes ; les repas sont pris en commun et tous les membres du kibboutz jouissent d’un même niveau de vie.

Les kibboutzim, qui ont pendant longtemps constitué la base agricole du pays et produisent encore aujourd’hui 40 % de la production agricole nationale, se tournent de plus en plus vers l’industrie.

Autre innovation israélienne : « le moshav« . C’est un village coopératif au sein duquel chaque famille exploite sa propre ferme et vit du produit de son travail. Mais toutes les décisions concernant la communauté sont prises en commun par tous les membres ; l’équipement agricole est mis à la disposition des fermiers par une coopérative.

La majorité des Arabes et Druzes d’Israël vit dans des villages construits dans les régions montagneuses du pays et intégrés au paysage. Chaque maison y est propriété personnelle tout comme le sont les lopins de terre autour du village. Agriculteurs par tradition, les Arabes et les Druzes cultivent eux-mêmes leurs champs et vendent directement leurs produits.

Des 67 000 Arabes bédouins, plus de la moitié vivent en tribus installées dans le nord du Neguev. Certains maintiennent encore leur mode de vie nomade et vivent sous la tente, tandis que la plupart sont en voie de sédentarisation.

V – L’ETAT

Israël est une démocratie parlementaire comportant trois branches : législative, exécutive et judiciaire, et reposant sur le principe de la division de l’autorité afin d’assurer l’équilibre du régime. Tous les citoyens israéliens, sans distinction de race ou de religion, sont égaux devant la loi et jouissent de tous les droits démocratiques.

Le Président est le Chef de l’Etat. Il est élu par la Knesset pour cinq ans et son mandat ne peut être renouvelé qu’une seule fois. Son rôle est surtout représentatif.

Le Cabinet, le corps exécutif d’Israël, est nommé et présidé par le Premier Ministre et il est collectivement responsable envers la Knesset.

La Knesset, corps législatif d’Israël, est un parlement à chambre unique, comptant 120 membres. Il élit le Président de l’Etat et le Président de la Knesset.

La Knesset a pour fonctions principales la législation et le contrôle de l’activité gouvernementale. Les travaux de la Knesset sont menés en hébreu, mais les parlementaires arabes et druzes peuvent y prendre la parole en arabe, qui est langue officielle en Israël. Un système de traduction simultanée fonctionne à cet effet.

Egalité des droits :

La Déclaration de l’Indépendance d’Israël proclame que : « L’Etat d’Israël, … assurera à tous ses habitants l’égalité complète des droits sociaux et politiques, sans distinction de religion, de race, de sexe ; il garantira la liberté de culte, de conscience, de langue, d’éducation et de culture. Il assurera la protection des Lieux Saints de toutes les religions et sera fidèle aux principes de la Charte des Nations Unies ».

Cet engagement est à l’origine de toute une législation destinée à garantir les droits de tous les habitants du pays, à quelque communauté qu’ils appartiennent et à assurer la protection des Lieux Saints et, le suffrage universel à offrir à tous les mêmes possibilités d’éducation et les mêmes conditions de travail et de salaire.

VI – DEFENSE NATIONALE

Les Forces de Défense d’Israël constituent une armée de citoyens, fondée sur le service militaire obligatoire pour les hommes et les femmes, et des périodes de réserve. Hommes et femmes servent côte à côte dans diverses unités.

Les femmes ne sont pas engagées dans les opérations de combat mais servent comme techniciennes, instructrices, conductrices, dans les services de renseignements, …

Le service militaire est obligatoire pour tous les hommes (entre 18 et 29 ans) et les femmes (entre 18 et 25 ans) : 3 ans pour les hommes et 2 ans pour les femmes.

Les femmes mariées sont dispensées du service militaire, ainsi que les jeunes filles invoquant la pratique religieuse.

A la fin de leur service militaire, tous les soldats sont affectés à une unité de réserve et cela jusqu’à l’âge de 55 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes.

VII -QUELQUES CHIFFRES

Population 4 037 600 habitants

Juifs : 83 %

Non Juifs : 17 %

Répartition de la population :

3 principales villes : 24,3 %

Autres centres urbains : 62,6 %

Villages : 6,5 %

Mochavim : 3,7 %

Kibboutzim  2,9 %

Répartition de la population active :

Services publics : 30,5 %

Industrie : 22,8 %

Commerce : 12,9 %

Finances : 9,5 %

Transports : 6,5 %

Construction : 6,5 %

Secteur privé : 5,8 %

Agriculture : 5,5 %

Répartition budgétaire partielle :

Habitat : 2,9 %

Education et culture : 5,1 %

Industrie : 5,8 %

Bien-être : 6,0 %

Défense : 16,9 %

Service de la dette : 28,8 %

VIII -QUELQUES DONNEES POLITIQUES

Les partisans du Grand Israël (Le Likhoud, parti de Monsieur Shamir, et l’extrême-droite) rêvent d’annexer définitivement l’ensemble des territoires occupés, jusqu’ici officiellement sous « administration militaire provisoire ».

Ils refusent de discuter avec l’O.L.P. dont ils ne reconnaissent pas la représentativité, et évoquent la possibilité d’une autonomie palestinienne sous contrôle israélien (mais sans présence effective de l’armée).

Ils s’en tiennent officiellement aux accords de Camp David (1981) qui prévoient la pacification dans les territoires occupés grâce à une autonomie palestinienne par étapes.

Les partisans du Petit Israël (parti travailliste et gauche) acceptent le principe de restitution des territoires occupés aux Palestiniens. Mais Shimon Pérès (Ministre israélien des Affaires Étrangères) refuse lui aussi de reconnaître l’O.L.P. et entend régler le problème avec la Jordanie puisqu’il estime que les Palestiniens sont Jordaniens.

A vrai dire, seule une fraction de l’extrême gauche minoritaire accepte de reconnaître l’O.L.P. et la présence d’un Etat palestinien indépendant à côté d’Israël. Une « solution » revendiquée bien sûr par les Palestiniens qui soutiennent majoritairement l’O.L.P.

L’histoire mouvementée de l’O.L.P., partagée entre « ultras » et « loyalistes », alternant terrorisme et diplomatie depuis sa création en 1964, rend impossible un exposé précis de ses positions. Arafat avance aujourd’hui ses pions de façon à ménager ses alliés arabes, parfois devenus ses ennemis ; certains observateurs estiment qu’il serait prêt à reconnaître l’Etat d’Israël si ce dernier acceptait de son côté la création d’un Etat palestinien indépendant. Mais en attendant, la Charte de l’O.L.P. réclame toujours la disparition de l’Etat d’Israël …

Les pays arabes riverains d’Israël penchent du côté de la paix, tout en soignant leurs intérêts. La Jordanie, que des accords économiques lient à Israël, se déclarerait officieusement prête à la tenue d’une conférence internationale. Elle aimerait récupérer la Cisjordanie, mais que faire de ses habitants ?

L’Egypte a signé un traité de paix en Israël en 1977, elle a exprimé son adhésion aux accords de Camp David et récupéré le Sinaï en 1982.

Sa position a radicalisé celle de la Syrie et de l’Irak, partisans du front de la fermeté.

« On ne discute pas avec Israël ».

Pourtant, ces deux Etats arabes accepteraient aussi officieusement le principe de la conférence internationale à condition que l’URSS soit présente … car l’enjeu véritable de la paix entre Israël et les Etats arabes se situe entre Russes et Américains. Les Etats-Unis subventionnent Israël pour d’évidents intérêts stratégiques en Méditerranée et parce qu’ils doivent électoralement prendre en compte le lobby juif américain. L’URSS soutient les Etats arabes pour préserver sa zone d’influence dans cette partie du monde.

On comprend que cet imbroglio géopolitique n’arrange ni les Israéliens qui aspirent à la paix et à un Etat sûr aux frontières reconnues, ni les Palestiniens des camps qui sont restés pendant 20 ans les oubliés de l’histoire jusqu’à la « guerre des pierres ». Le problème, c’est que cette nouvelle crise exacerbe les sentiments extrémistes de part et d’autre.

L’intégrisme musulman fait désormais face à l’orthodoxie juive.

Michael Adari termine son exposé en citant la phrase de David Ben Gourion : « Celui qui ne croit pas au miracle d’Israël n’est pas réaliste et n’est pas optimiste ». Puis, il répondit à de nombreuses questions.

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ANNEXE

L’INSTITUT PASTEUR ET LE PREMIER PRESIDENT D’ISRAEL

Chaïm Weizmann naît en 1874 en Biélorussie, étudie la chimie à Berlin, enseigne à Genève en 1901, puis travaille en 1906 à l’Université de Manchester.

Mais…

En 1910 Fernbach à l’Institut Pasteur découvre une bactérie « Acetobutylium Clostridium », reçoit un jeune Anglais Chaïm Weizmann et prend 2 ans plus tard un brevet pour la production d’acétone à partir du sucre et le concours du « clodistrium » …

En 1915 Weizman retourne en Angleterre où il peut utiliser les dons du « clostridium » pour l’armement et obtenir ainsi un explosif : la cordite.

Est-ce par reconnaissance, (… un peu, … beaucoup) que Lord Balfour dans la célèbre déclaration Balfour promet en 1918 la création d’un état juif en Palestine ?

En 1947 La promesse est enfin tenue (après la 2ème guerre mondiale et l’Holocauste) et Chaim Weizmann devient le 1er Président de l’Etat d’Israël.

Extraits d’un ouvrage de
Joel de Rosnay

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