EMILE ZOLA, GUSTAVE FLAUBERT, GUY DE MAUPASSANT OU LA NAISSANCE DU NATURALISME

Thèmes: Art Littérature.                                                                                                                         Conférence du mardi 9 novembre 1993

EMILE ZOLA, GUSTAVE FLAUBERT, GUY DE MAUPASSANT OU LA NAISSANCE DU NATURALISME

Par Christine Bournel

A l’occasion de la commémoration du centenaire de la mort de Guy de Maupassant, Christine Bournel nous a présenté l’homme et l’œuvre au sein de grands courants de pensée et de création, aussi bien qu’au cœur des bouleversements économiques et sociaux qui ont agité l’époque et le siècle qui furent les siens.

Le 19ème siècle qui s’ouvre sur le Congrès de Vienne en 1815, se clôt incontestablement — tous les historiens en conviennent — sur la guerre de 1914, et entre les deux, une page du « Grand Livre des Siècles » s’ouvre à notre réflexion.

Emile Zola, Gustave Flaubert et Guy de Maupassant sont sans conteste les hommes de leur siècle et les différences d’âges qui les séparent ne suffisent pas à les en exclure.

Pour bien comprendre ce qu’est le roman réaliste, naturaliste ou sentimental, nous allons voyager à travers les personnalités de ces hommes, en commençant par leurs « pères spirituels » sans qui rien ne se serait fait : Edmond et Jules de Goncourt.

Edmond et Jules de Goncourt –

Ils sont nés respectivement en 1802 et 1810. Leur siècle de référence est le 18ème. Toute leur culture en matière d’histoire, de peinture ou simplement de goût est directement tirée des élans du 18ème siècle. Gustave Flaubert et Emile Zola fréquentent ce faux couple de vrais frères. Ils vont introduire Guy de Maupassant dans le monde littéraire et le soutenir, mais sans grande passion.

Leur culture en matière d’histoire leur donnant le goût du document précis, les deux frères, d’abord « raconteurs du passé » voulurent aussi être « raconteurs du présent » et écrivirent de nombreux romans réalistes : « Sœur Philomène » dépeint la vie d’un hôpital, « René Maurepin » évoque la jeune bourgeoisie, « Germaine Lacerteux » relate les tristes aventures d’une servante hystérique.

Edmond de Goncourt désigna les premiers membres de l’Académie Goncourt, instituée par testament : officiellement fondée en 1902, elle se compose de dix membres chargés de décerner chaque année un prix au « meilleur volume d’imagination en prose ».

Gustave Flaubert – « Le père du roman sentimental »

Chronologiquement, le premier à naître est Gustave Flaubert en cette année 1821 qui coïncide non seulement avec la mort en exil de Napoléon 1er, mais plus encore avec l’entrée du Romantisme sur la grande scène de la littérature française. Elevé dans le cadre de l’Hôtel-Dieu de Rouen dont son père est médecin-chef, Il y acquiert peut-être ce « coup d’œil médical de la vie » qu’il préconisera plus tard.

Il partage l’exaltation romantique de sa génération et se passionne très tôt pour la littérature, oscillant déjà entre un réalisme caricatural qui s’en prend à la « sottise bourgeoise » (Le dictionnaire des idées reçues) et l’exaltation sentimentale (Les mémoires d’un fou), récit autobiographique où il évoque sa grande passion pour Madame Schlésinger.

Gustave Flaubert trouve son inspiration dans l’œuvre de Honoré de Balzac, auteur génial de la monumentale « Comédie humaine » et jouera à plein, lorsque l’heure en sera venue, son rôle de mentor à l’endroit d’un jeune talent qui monte : Guy de Maupassant.

L’œuvre de Flaubert, dans sa dualité, correspond bien « aux deux bonhommes distincts » qui se disputent en lui : l’un qui est épris de lyrisme, l’autre qui voudrait faire sentir presque matériellement ce qu’il écrit.

Ainsi, l’inspiration romantique domine dans « Salammbô », dans « La tentation de Saint-Antoine » et dans « Hérodias ». Pourtant même dans ces récits aux images somptueuses et à la prose éclatante, apparaît le souci de vérité historique obtenue par une scrupuleuse enquête documentaire si remarquable dans les œuvres réalistes : « Madame Bovary », « L’éducation sentimentale » ou le roman satirique « Bouvard et Pécuchet ».

S’il est vrai que l’œuvre se nourrit de la personnalité de son auteur, il devient évident de noter le souci de perfection, la recherche maladive du mot juste, du phrasé le plus inspiré qui traverse toute l’œuvre romanesque de Gustave Flaubert, à tel point que pour son ultime roman « Bouvard et Pécuchet », il ira jusqu’à solliciter l’aide de Guy de Maupassant pour se livrer à des vérifications à sa place, ce qui en fait quasiment une œuvre à deux mains.

Reproduire la beauté n’est pas suffisant pour Flaubert, ce qui importe c’est de « partir du réalisme pour aller jusqu’à la beauté », « plus l’expression se rapproche de la pensée, plus le mot colle dessus, et plus c’est beau ». D’où ces « affres de style » que connaît l’écrivain, recherchant la propriété des termes par d’innombrables retouches et éprouvant l’harmonie de son texte par l’épreuve du « gueuloir » pour s’adonner avec passion à la « recherche par-dessus tout de la beauté ».

Emile Zola – « Le père du roman naturaliste »

Le futur auteur des « Rougon-Macquart », histoire sociale d’une famille sous le Second Empire naît en 1840 au sein d’une famille bourgeoise.

Une grande partie des personnages masculins centraux de l’œuvre d’Emile Zola est marquée de l’empreinte de son père qui était ingénieur des travaux publics, d’origine italienne, révolutionnaire anarcho-syndicaliste. Il est mort des suites d’une faillite frauduleuse provoquée par la ville de Marseille. Toute la manière d’appréhender le monde et les grandes injustices va découler du sentiment d’injustice que Zola ressent à la mort de son père en 1847. Il avait sept ans à cette époque.

Il convient de noter que Emile Zola atteint l’âge d’homme au cœur de ce Paris du Second Empire qui s’ouvre sur toutes les transformations urbanistiques que lui impose le baron Haussmann. La vie politique sort de la léthargie où l’a plongée le Coup d’Etat du 2 décembre 1851. « Le moment est très curieux » écrit-il à Cézanne le 30 décembre 1859. N’a-t-il pas, comme ses contemporains, l’impression de vivre une époque de transition, un temps de recherche et de révolte, d’écroulement et de reconstruction ?

Louis Hachette, qui fait partie des Normaliens renvoyés de l’Ecole par la décision de Mgr Frayssinous en septembre 1822 et futur mentor de Zola, accueille des professeurs qui ont refusé de prêter serment au 2 décembre. Ils expriment la voix de la bourgeoisie éclairée et libérale, républicaine et désireuse de réformes, hostile aux bouleversements violents, pétrie de bons sentiments, plus proche de ce que Zola appellera les « rêvasseries humanitaires de 1848 » que de la condition ouvrière.

C’est à la librairie Hachette que Zola fut frappé par le virus de la science d’où il tirera la solidité de l’argumentaire qu’il utilise pour justifier les comportements des « types » exposés dans les Rougon-Macquart.

Zola participe à des discussions bouillonnantes. Confiant dans les grandes lois de la nature et dans le progrès humain, il affiche un optimisme qui va de pair avec une affirmation de soi de plus en plus grande.

Dès 1864, il rejette définitivement ses anciennes admirations. Il ne suit plus George Sand, sa charité et sa miséricorde. Il se choisit de nouveaux modèles : Balzac qu’il lit et relit plusieurs fois, Stendhal, et parmi ses contemporains, Flaubert et les Goncourt. C’est sous leur influence qu’il définit ce que doit être l’œuvre adaptée à son époque, prolongeant sur le plan des lettres le combat que les peintres mènent depuis plusieurs années.

Il récuse les récits historiques qui cherchent à faire trembler ou pleurer en accumulant les « histoires de sang et de carnage », les roman-feuilleton dont il condamne les invraisemblances, les enchevêtrements d’intrigues, le nombre de personnages, enfin les romans honnêtes qu’il appellera les « romans de la vertu » contre lesquels il multiplie des attaques. Il leur reproche leur honnêteté et leur décence qui entraînent le travestissement de la vérité. Il critique leurs personnages et leurs intrigues stéréotypées, les accusant d’oublier l’évolution issue de 1789 et la montée de nouvelles couches de la société.

Ainsi, avec son œuvre maîtresse, « Les Rougon-Macquart », il a voulu faire une étude scientifique, une étude physiologique, et montrer l’homme entièrement déterminé par le milieu, l’hérédité, les circonstances et le tempérament. Il transpose au niveau poétique les grands changements de structure qui seront ceux de la seconde moitié du 19ème siècle : la naissance de l’âge industriel, l’émergence des masses, l’essor d’un capitalisme conquérant, le développement des grandes villes.

Profondément marqué dans sa jeunesse par la situation injuste faite à son père, Emile Zola propose avec cette gigantesque entreprise que constitue la rédaction des Rougon-Macquart, une réhabilitation de tous les exclus, en opposant la situation faite sous le Second Empire à la classe dirigeante — celle des banques d’affaires si bien décrites dans « L’Argent » à travers la figure du banquier Saccard — et celle faite à la classe ouvrière dans « Germinal » par exemple.

Converti, à la suite de ses enquêtes sur le monde ouvrier, aux doctrines socialistes, Zola se consacre dès lors à des œuvres de caractère humanitaire (« Les quatre évangiles » sont des hymnes au progrès humain) ou politique, prenant notamment parti, avec Anatole France, pour le capitaine Dreyfus par un retentissant article « J’accuse ».

Guy de Maupassant – « Le père du roman réaliste »

Fils peu conventionnel d’une famille aristocratique de petite extraction, c’est le dernier à naître, en 1850. Cadet de dix ans d’Emile Zola et de vingt-neuf ans de Gustave Flaubert. Il naît donc deux ans après la première publication du « Manifeste du Parti Communiste » dont l’auteur Karl Marx fera la carrière que l’on sait

A l’opposé de ce qui semble transparaître dans l’œuvre d’Emile Zola, aucun message à caractère politique ou social dans l’œuvre de Guy de Maupassant qui pourtant entre dans la carrière par le journalisme puisqu’il exercera ses talents d’auteur débutant au Figaro entre autres.

Flaubert introduira Maupassant dans le salon de Madame Brainne qui se révèlera, malgré les « infidélités » de Maupassant, une précieuse amie. 11 lui dédiera « Une vie ».

Chez Flaubert, Maupassant côtoiera « l’intelligentsia » parisienne de 1873 à 1880. Flaubert lui apprendra à discerner l’accessoire ou le secondaire de l’indispensable, et surtout il y trouvera son style sans pareil et le monde qu’il aime décrire. Il y fait la connaissance de Emile Zola.

Auteur prolixe à l’écriture coulée, « peintre des petites gens », il choisit de nous décrire un univers d’exclusion autre que celui de Zola, celui du « demi-monde » ou de la basse frivolité, celui de la folie aussi qui le fascine et l’angoisse.

Il a besoin d’espace et de contact avec la nature. Il se partage entre le monde du journalisme et le monde de la littérature en se ménageant des périodes de détente accompagné de belles demoiselles. Il entretient son image de marque en fréquentant les salons, les frères Goncourt, Emile Zola et Gustave Flaubert dont il est en quelque sorte « le nègre ».

La particularité de ses romans est qu’ils sont concentrés dans la période qui précède et qui suit les évènements liés à la Commune de Paris, à l’entrée des hussards germaniques et à l’occupation du sol français. A l’inverse de Flaubert ou Zola il va développer un profond sentiment nationaliste.

Avec « Boule de Suif » qui nous plonge au cœur de la guerre de 1870, Maupassant oppose la société des « bien-pensants » et des « bien-vivants » à celle de la prostitution, prenant délibérément le parti de la prostituée patriote, deux notions antinomiques en soi.

De même avec « Le Horla », Maupassant nous introduit au cœur de cette folie dans laquelle il finira par sombrer et qui l’angoisse plus que tout. Un peu comme Zola, mais dans un style et un registre différents, Maupassant réhabilite l’exclu, lui prête un habit de valeurs et de sentiments qu’il ne doit qu’à lui-même puisqu’il est déjà aux franges de la société.

Mais si Zola revendique haut sa nature d’auteur social, Maupassant se définit lui-même, comme un auteur populaire mais non populiste, plus proche, dans le style des personnages qu’il décrit, de l’univers de Renoir que celui de Cézanne, pourtant impressionnistes tous les deux.

Les salons –

Les « grandes dames » du 19ème siècle sont socialement exclues des affaires et des grandes décisions. Elles se rattrapent donc en devenant des femmes d’influence et de pouvoir. Depuis le 18ème siècle, cette influence s’est canalisée dans le domaine des idées. Ces femmes, sans détenir un pouvoir réel, détiennent cependant un certain pouvoir. Au 19ème siècle, comme au 18ème d’ailleurs, rien de grand ne se fait qui n’ait recueilli la publicité d’un ou de plusieurs salons.

Alexandrine Zola, la femme légitime de l’écrivain reçoit à Médan des peintres, et surtout des peintres en rupture de salon, puisqu’ils se disent Impressionnistes. S’y retrouvent notamment : Cézanne, Manet, Pissaro, Monet, Renoir.

C’est tout naturellement qu’en 1866, à l’apogée du Second Empire, Emile Zola se fait leur porte-parole et leur défenseur, lorsque leurs œuvres sont en masse refusées par le Jury du Salon.

Ce n’est qu’après 1870 que le salon d’Alexandrine Zola va s’ouvrir sur des écrivains tels que les Goncourt, Flaubert, Daudet ou Tourgueniev, ou encore Maxime Du Camp, Ernest Renan, Louis Edmond Duranty, Hippolyte Taine, François Coppée.

« L’accueil est franc : nulle contrainte, nulle gêne : faites comme bon vous semblera, causez, buvez, riez à bouche débridée, à cœur ouvert. Le samovar chantonne, le thé bout, tout le monde passe dans la salle à manger ; et là, dans le laisser-aller des bonnes causeries, sous l’œil narquois du polichinelle de Manet, l’on entame des discussions sur les lettres et les arts ».

Catulle Mendes (1841-1909), gendre de Théophile Gautier organise régulièrement des dîners parfois présidés par Flaubert. S’y réunissent entre autres : Mallarmé, Leconte de L’Isle, Hérédia…

Chez Juliette Adam (1836-1936), directrice de la Nouvelle Revue, le monde des lettres côtoie celui de la politique : éditorialistes et chroniqueurs s’y croisent. Paul Bourget, Anatole France ou Pierre Loti y sont assidus. Il convient de noter que malgré l’insistance de Flaubert, Maupassant devra attendre le succès de « Boule de suif » pour y être admis.

Ainsi, certains salons sont-ils l’incarnation, voire la reproduction sur une échelle moindre, du conservatisme social. Le salon de Madame Adam servira de modèle à Maupassant pour le salon de Madame Ansere, dans « Le Gâteau » (1882).

ANNEXE

Flaubert, Maupassant, Zola … si proches et si actuels

Après l’exposé magistral de Madame Bournel, solidement structuré tout en restant largement ouvert sur la vie quotidienne ; après les réponses pertinentes et complètes qu’elle fournit aux questions posées par nos adhérents ; après la projection d’une série de diapositives qui acheva de nous faire revivre la période évoquée, nous nous retrouvions de plain-pied avec la société et les personnages de nos trois auteurs qui nous parurent alors plus proches et plus actuels.

Pour mieux nous en convaincre, ouvrons quelques ouvrages et d’abord « Les Carnets de Notes » de Zola dans lesquels il consignait les observations qu’il utilisait ensuite dans ses romans. Prend-il des notes dans les blanchisseries ou les lavoirs ? :

« On a d’un côté une boîte placée debout dans laquelle la laveuse se met debout pour garantir un peu ses jupes. Devant elle, elle a une planche qu’on appelle la batterie et sur laquelle elle bat le linge ; elle a à côté d’elle un baquet sur pied dans lequel elle met l’eau chaude ou l’eau de lessive. Puis derrière, de l’autre côté, la laveuse a un grand baquet fixé au sol au-dessus duquel est un robinet d’eau froide, un robinet libre. Sur le baquet passe une planche étroite où l’on jette le linge ; au-dessus il y a deux barres pour pendre le linge et l’égoutter. Cet appareil est établi pour rincer. La laveuse a encore un petit baquet sur pied pour passer au bleu, deux tréteaux pour placer le linge et un seau dans lequel elle va chercher l’eau chaude et l’eau de lessive… ».

N’est-ce pas là la description de nos aïeules des blanchisseuses de Garches ?

Nous retrouvons Zola dans « La Débâcle » et nous le retrouvons sur les coteaux de Buzenval en janvier 1871 :

« Et la veille du 19 janvier ce fut comme une fête : une foule énorme sur les boulevards et dans les Champs-Elysées regarda défiler les régiments qui, musique en tête, chantaient des chants patriotiques… Puis le lendemain, la population entière se porta vers l’Arc de Triomphe. Une folie d’espoir souleva la foule lorsque le matin arriva la nouvelle de l’occupation de Montretout. Des récits épiques couraient sur l’élan irrésistible de la garde nationale, les Prussiens étaient culbutés, Versailles allait être pris avant le soir. Aussi quel effondrement à la nuit tombante quand l’échec inévitable fut connu ».

C’était ainsi dans le roman, mais c’est ainsi aussi dans le souvenir de Jules Clarétie :

« A 6 heures (le 20 janvier) je vais au champs de bataille … nous rencontrons un garde national qui mène un cheval par la bride : « C’est le cheval de mon colonel » — il s’appelait ? — Rochebrune . Rochebrune 1 l’ancien chef des « Zouaves de la mort » en Pologne »… « Il faut pour arriver à La Fouilleuse, traverser des champs défoncés, des plants de vignes aux échalas brisés… On soigne les blessés dans l’écurie. Nous regardons vers les coteaux de Buzenval s’agiter les drapeaux blancs des ambulanciers… ».

Dans les souvenirs d’Alphonse Daudet aussi : « Ce matin du 20 janvier à La Fouilleuse. Une ferme horizonnée de petits bois. Arrivé juste à temps pour voir nos dernières lignes battre en retraite. C’est le « troisième mobile » de Paris ».

Alphonse Daudet saura se montrer plus émouvant dans « L’Enfant Espion » ou dans « La Dernière Classe » et plus cruel pour le début aventureux de la campagne de 1870 dans « La Partie de Billard », trois contes tirés de ses « Contes du Lundi ».

Maupassant aussi reste proche de nos paysages en situant l’aventure tragique de ses « Deux Amis » pêcheurs clandestins des bords de Seine aux premiers soleils de 1871. Et si nous lisons « Le Petit Soldat » nous sommes plongés dès le début dans un paysage qui était bien celui que connaissaient nos grands-parents : « Ils tournaient à droite en sortant de la caserne, traversaient Courbevoie à grands pas rapides… puis dès qu’ils avaient quitté les maisons, ils suivaient d’une allure plus calme la grande route poussiéreuse qui mène à Bezons ».

Je cite pour mémoire les si humains — et pourtant d’une humanité toute différente dans l’un et l’autre — « La Mère Sauvage » et « L’Aventure de Walter Schnaffs ».

Nous sommes toujours dans l’hiver 1870-1871 et cette fois en Normandie, mais il est bon de ne pas se confiner dans la mondanité et la semi-mondanité, comme on le fait trop souvent avec l’auteur de « Bel-Ami » ou de « Mont-Auriol ». C’est aussi l’auteur de contes comme « Aux Champs », « La Ficelle », « Le Petit Fût », c’est celui qui sait nous présenter aussi bien « Boule de Suif » que les pensionnaires de « La Maison Tellier » sans en tirer de doctes conclusions sociales.

Si la conférence qui commémorait le centenaire de la mort de Maupassant et les quelques titres que j’ai glissés dans cette conclusion vous donnent l’envie de relire — ou de découvrir — quelques-uns de ses contes, le C.D.I. aura, dans son humble mesure, contribué à rappeler le souvenir de celui qui ne fut pas seulement un « Bel-Ami ».

En savoir plus:

Texte original de la conférence: 19931109-Zola-Flaubert-Maupassant ou la naisance du naturalisme

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