LE MONDE ARABE ET L’ISLAM

Thème : HISTOIRE ET SOCIETE                                                                                                                                                 Mardi 21 octobre 2003 

LE MONDE ARABE ET L’ISLAM

par le colonel François Besson

L’Islam est une religion méconnue par beaucoup. Et pourtant, il y a plus d’un milliard de musulmans dans le monde, dont plus de 300 millions d’arabes musulmans dans le mon­de. Plus de 30 000 Français sont convertis à l’Islam et on dénombre plus de 15 millions de musulmans dans l’Union européenne. Découverte de l’une des trois religions du livre.

Les Arabes sont les habitants des pays du Maghreb ou soleil couchant (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye) et du Machrek ou soleil levant (péninsule arabe jusqu’au Soudan et à l’Egypte).

L’Islam comprend deux branches principales :

–  les Sunnites : 90 %, se veulent les représentants de la tradition

–  les Chiites : 10 %, se réclament d’Ali, cousin et gendre du Prophète.

Il y a 10 millions d’Arabes chrétiens en Egypte (ce sont les Coptes), au Liban (les Maronites), en Jordanie, Syrie et Irak.

Trois villes sont très importantes dans la religion musulmane :

–  La Mecque : ville de Mahomet

–  Médine : refuge de Mahomet en 622, au début de l’ère musulmane

Jérusalem :la Mosquée d’Al-Aqsa et le Dôme du Rocher sur lequel Abraham sacrifia le bélier, miraculeusement substitué à son fils, et d’où Mahomet s’envola pour gagner les sphères célestes, sont deux symboles très importants de l’Islam.

L’Arabe musulman contemporain a trois moteurs : l’Islam, l’histoire et la politique.

L’Islam

Cette religion monothéiste, révélée dans le désert d’Arabie à Mahomet, messager de Dieu, est consignée dans un livre saint, le Coran. Il s’agit d’une morale, d’un cadre socio juri­dique et, pour certains, d’une politique.

L’islam, qui signifie  » soumission à Dieu « , se caractérise par cinq piliers de la foi :

1) La profession de foi consiste à réciter, sincèrement, la chahada, témoignage par lequel on atteste, avec conviction et devant deux témoins, qu »‘il n’y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète « . On prouve alors sa foi.

2) La prière cinq fois par jour s’effectue, tourné vers la Mecque, et après avoir procédé au rite des ablutions. La plus importante est celle de la mi-journée, le vendredi, à la Mosquée. Chez les Musulmans, le jour de repos est le vendredi.

3) Le pèlerinage à la Mecque, le hadj, doit être fait au moins une fois dans sa vie. Environ deux millions de personnes se retrouvent pendant une dizaine de jours en plein désert. Tous les pèlerins doivent revêtir  » l’Ihram « , habit sans couture. Les hommes ont l’épaule gauche dénudée. Les femmes sont en blanc et peuvent être dévoilées. Ce pèlerinage se termine par la fête de l’Aïd-el-Kébir.

4) Le jeûne du Ramadan : de l’aube au coucher du soleil, le musulman ne peut ni man­ger, ni boire, ni fumer, ni respirer des parfums, ni avoir de relations sexuelles.

5) L’aumône légale,la Zakat, pour les pauvres et les associations de bienfaisance, est un impôt religieux obligatoire.

Le Coran, le livre saint de l’Islam

Le Coran n’est pas une suite d’écrits transmis dans le temps comme l’Ancien Testament, ni un récit transcrit après-coup comme les Evangiles. C’est la parole d’Allah don­née à un homme unique, Mahomet.

Il est rédigé en arabe classique. Il ne se traduit pas, car selon les Musulmans, la parole de Dieu est intraduisible.

Il donne à tous les Arabes une unité de langue et de religion. Il délivre également un fond de culture commun basé sur le respect de la parole donnée, un sens poussé de l’hon­neur, de l’hospitalité et de l’entraide.

L’histoire

Le monde arabe et l’Occident ont toujours entretenu des relations.

Au VIIème siècle, on assiste à l’épopée de l’armée islamique. Au XIème siècle, le développe­ment d’une civilisation très brillante des Arabes prouve qu’ils réalisent  » la Renaissance  » avant les Occidentaux. Vestiges de cette explosion, l’architecture en Andalousie, la philoso­phie, la transmission de l’héritage grec, dans l’astronomie, la mécanique, les mathématiques, la médecine.

Aujourd’hui, tous les Arabes ont la nostalgie de cette époque, époque où ils étaient les maîtres du monde.

Depuis, c’est le néant.

Tout d’abord à cause des Turcs, qui, au moment de l’Empire Turc, ont tout fait pour renier les Arabes, jugés un peu trop brillants.

Puis, en raison des divisions des Arabes et de l’Occident, celui-ci est marqué par les inva­sions des Sarrasins, au coeur de la chrétienté et jusque dans les Alpes. En Europe, les Francs craignent et jalousent cette civilisation supérieure. Ensuite, il va y avoir les croisades, cause d’une longue crise entre l’Occident chrétien et l’Orient musulman. Puis, en Occident, la révolution industrielle, qui nécessite des matières premières et de nouveaux marchés, débou­che sur la colonisation.

La politique

En 1917, Lord Arthur James Balfour, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères britan­niques, se prononce en faveur de la création d’  » un foyer national juif en Palestine « . La déclaration de Balfour est approuvée par les Alliés et lorsque, en 1922, la société des Nations confie à la Grande-Bretagne mandat pour administrer la Palestine, c’est avec mission  » d’ins­tituer dans le pays un état de choses politique, administratif et économique propre à assurer l’établissement du foyer national pour le peuple juif « .

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte le plan de par­tage de la Palestine qui prévoit un Etat juif, un Etat arabe et une zone  » sous régime inter­national particulier « . Les premiers affrontements débutent fin 1947.

Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame la naissance de l’Etat d’Israël.

Après la seconde guerre mondiale, on assiste à une montée des nationalismes, qui conduit à la décolonisation.

En 1956, le colonel Nasser nationalise le Canal de Suez. L’Egypte est alors attaquée par les Français et les Britanniques.

La victoire militaire est foudroyante, mais est suivie d’une défaite politique consécutive à l’ultimatum de l’URSS et des Etats-Unis enjoignant les troupes franco-britanniques à se reti­rer. Grâce à cette victoire, Nasser devient le leader du panarabisme et l’échec de cette opé­ration sonne le glas des puissances coloniales.

Les Etats-Unis, nouveau champion du monde libre, entraînent les Français et les Britanniques dans une alliance avec l’Arabie Saoudite, partisan du prosélytisme musulman et du refus des frontières installées.

Du 5 au 10 juin 1967, c’est la guerre des six jours. Israël occupe le reste de la Palestine (Cisjordanie, bande de Gaza et Jérusalem-Est), le Sinaï égyptien et le Golan. Alors que les gains territoriaux d’Israël, attaqué par ses voisins arabes en 1948, avaient été considérés com­me légitimes par la communauté internationale, cette occupation est unanimement condam­née.

En octobre 1973, l’offensive des troupes égyptiennes et syriennes vise à reconquérir les territoires occupés par Israël. C’est le début de la guerre d’octobre, dite aussi guerre du Kippour. Les combats cessent quelques jours après l’adoption de la résolution 338 du Conseil de sécurité de l’Onu. Le quintuplement du prix du pétrole qui suit cette guerre révèle la cri­se de l’économie mondiale, et la dépendance de l’Occident vis-à-vis du Moyen-Orient. En effet, plus de 60% des réserves mondiales de pétrole se trouvent dans cette région.

Les Arabes prennent conscience de leur pouvoir. Ils éprouvent alors le besoin de rat­traper leur retard, et pour cela, d’acquérir les nouvelles technologies occidentales. Cette ouverture entraîne un choc des civilisations, entre les partisans du modernisme et les fidèles d’une lecture stricte du Coran.

La Bosnie, la guerre du Golfe de 1991, la guerre en Irak de 2003 sont perçues comme autant de provocations de l’Occident par le monde arabe.

1 L’année 2003 correspond à l’année 1424.

2 Sa femme, Sarah, ne pouvant lui donner d’héritier, il prend pour concubine sa servante, Agar. De cette femme, il a un fils, Ismaêl. Sarah lui donne un deuxième fils, Isaac. Pour preuve de sa foi, Dieu lui demande d’immoler son fils. Au moment où le poignard s’abat sur la gorge du jeune garçon, l’archange Gabriel lui retient le poignet. Pour les musulmans, le fils est Ismaêl, tandis que pour les Juifs, il s’agit d’Isaac.

3 Une nuit, le Prophète rêve qu’il monte sur une jument, Barak, qui a une tête de femme et des ailes de paon. Il s’envole vers les sphères célestes. Il doit franchir sept étapes, pendant lesquelles il rencontre un prophète (Moïse, jésus, etc.). Au septième ciel, il rencontre Dieu, qui lui donne les dernières observa­tions pour suivre les rites musulmans.

4 Nettoyage de la figure, des mains, des avant-bras et des pieds.

5 Ce mot signifie la tenue qui sanctifie.

En savoir plus …

Coté Livres :

Le coran, parole de dieu

Auteur : Gloton Maurice

Editeur : Al Bouraq

ISBN 2841613212

http://www.orient-lib.com/index.php?op=article&cat=01010115&articles=6608&count=0

A la découverte de la littérature arabe : du VIe siècle à nos jours

Auteur : Toëlle Heidi , Zakharia Katia

Editeur : Flammarion

ISBN 2082103102

http://www.orient-lib.com/index.php?op=article&cat=01010209&articles=5419&count=0

Coté Web :

http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/mondearabe

http://www.imarabe.org/portail/mondearabe/theme/index.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisation_islamique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Monde_arabe

http://www.imarabe.org/portail/mondearabe/theme/docs/12.html

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