MAGELLAN ET LE PREMIER CERCLE, 5e CENTENAIRE DE LA PREMIERE CIRCUMNAVIGATION

Thèmes : Histoire, Géographie                                                                                                                    Mardi 11 décembre 2018

MAGELLAN ET LE PREMIER CERCLE, 5e CENTENAIRE DE LA PREMIERE CIRCUMNAVIGATION

Par Monsieur Olivier MIGNON, guide conférencier et auteur.

INTRODUCTION

Le nom de Magellan est souvent associé à la première circumnavigation réalisée entre 1519 et 1522 or le célèbre navigateur est mort aux Philippines et n’a pu terminer le tour du monde. Ce sera Juan Sebastian Elcano, un navigateur basque, qui rentrera à Séville après trois ans en mer. Par comparaison on peut noter que de nos jours le record du tour du monde en solitaire sans escale est de 42 jours. Nous connaissons le récit de cette première circumnavigation grâce à un navigateur italien qui a participé à l’expédition, Antonio Pigafetta. Magellan n’a pas fini le tour du monde mais il ne l’avait même pas projeté, il voulait juste trouver une route aux épices et revenir. Au XVe siècle, contrairement aux idées reçues, le fait que la Terre soit ronde était connu depuis l’Antiquité. En effet, le Grec Eratosthène avait mesuré la circonférence de la Terre avec un degré d’exactitude remarquable dès le IIIe siècle avant J-C. L’idée de tenter de faire le tour de la Terre était donc plausible à l’époque de Magellan.

I – Le partage du monde.

En 1249, le Portugal, termine sa « reconquista » c’est-à-dire la reconquête du territoire en expulsant les derniers musulmans de la ville de Faro, située en Algarve, au sud du pays. Au XIVe siècle le Portugal voit monter sur le trône une nouvelle dynastie, les d’Aviz dont le premier roi, Jean Ier (1385-1433) réussit à battre les armées castillanes lors de la bataille d’Aljubarrota. Jean 1er a quatre fils dont Henri (1394-1460) qui sera surnommé Henri Le Navigateur, est le grand Maître de l’Ordre du Christ, cet ordre ayant remplacé l’Ordre du Temple (les Templiers). Après la reconquête, le Portugal craint toujours une nouvelle invasion des Maures et cherche donc à s’établir en Afrique afin de protéger le pays. Pour cela Henri le Navigateur cherche à répandre le christianisme au nord de l’Afrique. Il conquiert Ceuta (aujourd’hui ville autonome espagnole au Maroc) en 1415 puis il lance des expéditions le long de la côte occidentale de l’Afrique où il établit plusieurs comptoirs sur la côte du Maroc actuel. Gil Eanes à bord d’un barinel, les caravelles seront fabriquées quelques décennies plus tard, descend encore plus au sud, franchit le Cabo Bojador (l’actuel Cap Boujdour) pour la première fois en 1434 : dès lors la route du Golfe de Guinée est ouverte. Les Portugais y fondent la ville de Saint-Georges-de-La-Mine (aujourd’hui Elmina au Ghana) d’où ils négocient avec les roitelets locaux pour obtenir des esclaves pour leurs îles de Madère et des Açores, qui sont les véritables greniers à grain du Portugal. Ainsi, au fil des ans, le Portugal, s’enrichit considérablement.

Entre 1487 et 1488 Bartolomeo Dias rejoint le sud du continent africain et contourne le cap de Bonne Espérance à la pointe sud du continent. Les navigateurs de l’époque n’ont pour tout instrument que la boussole et l’astrolabe, instrument d’origine grecque perfectionné par les Arabes et qui ne permet pas une situation très précise. A son retour à Lisbonne, Dias est ovationné notamment par le Génois Christophe Colomb qui travaillait alors pour le Portugal. Colomb avait lu beaucoup d’ouvrages et consulté de nombreuses cartes et avait donc proposé au roi du Portugal une expédition vers l’ouest au lieu de contourner le continent africain. En fait, comme l’on situait mal le Japon et la Chine, Colomb arrivera aux Antilles et non au Japon.

Lorsque Colomb rentre de son expédition en mars 1493, les Portugais sont assez mécontents car l’Espagne se positionne comme un concurrent du Portugal dans le commerce aux épices. Ce commerce est le plus lucratif de l’époque et le risque d’hostilités est grand. On fait donc appel au Pape Alexandre VI pour trouver un accord sur le partage du monde. Le Pape, descendant d’une famille noble du royaume de Valence, les Borgia, favorisera dans un premier temps l’Espagne en plaçant la limite des deux domaines par un méridien à l’ouest des Açores. Les portugais, en la personne du roi Jean II protestent et une nouvelle négociation amènera à la signature du Traité de Tordesillas, ville de Castille, en 1494 qui repousse la frontière vers un méridien plus à l’ouest que celui choisi initialement. Le pape Alexandre VI approuvera ce traité. La ligne de partage est établie par le méridien situé à « 370 lieues » soit 1770 kilomètres à l’ouest des îles du Cap Vert. Le Traité de Tordesillas établit un nouvel ordre mondial et permettra au Portugal d’obtenir les territoires du Brésil actuel officiellement découvert en 1500 par Pedro Alvares Cabral. Ce nouvel ordre mondial confirme la domination des deux pays de la péninsule ibérique, domination contestée par François Ier, roi de France et Elizabeth Ière, reine d’Angleterre. François Ier ira jusqu’à dire « Le soleil luit pour moi comme pour les autres. Je voudrais bien voir la clause du testament d’Adam qui m’exclut du partage du monde« .

II – Au commencement étaient les épices.  

Toute la dynamique des explorations et découvertes est due au marché des épices. Elles étaient très prisées et très chères car produites quasi exclusivement dans les Moluques, l’Indonésie actuelle. En Europe les épices sont utilisées en cuisine (poivre, cardamome …) pour mariner les viandes, en pharmacologie (opium, camphre…) pour les préparations et pour les cérémonies religieuses (cannelle et encens) pour le vin de messe notamment.

Aux Moluques, le prix des épices est bas car elles sont cueillies par des esclaves et ne sont pas particulièrement valorisées. Des navigateurs arabes achètent ces épices et les transportent jusqu’aux ports du Golfe persique et de la mer Rouge. De là, d’autres marchands assurent le transport en caravanes jusqu’à Alexandrie. Du port égyptien les marchands européens amènent les précieuses cargaisons jusqu’à Venise qui a alors le monopole du commerce des épices. Le nombre d’intermédiaires étant élevé, le prix augmente au fur et à mesure du chemin et ce qui était bien peu onéreux aux Moluques devient extrêmement cher à Venise. On notera que la richesse des marchands vénitiens et la splendeur de la ville de Venise est due en partie au commerce des épices. L’idée de Magellan est de découvrir une nouvelle route maritime pour aller aux Moluques et ainsi éviter les nombreux intermédiaires. Jusqu’au XVe siècle les Arabes avaient le monopole de la navigation dans l’Océan Indien auquel n’avaient pas accès les bateaux des chrétiens ; cette situation de monopole contribuait à la cherté des produits. L’expédition de Magellan va changer la donne.

III – Fernand de Magellan.

On connaît mal le début de sa vie et on ne sait pas exactement où il est né ni à quelle date. De son vrai nom Fernão de Magalhães, Magellan serait né à Sabrosa, village au nord du Portugal ou à Porto, vers 1480. Son père, qui était gouverneur et issu de la petite noblesse locale, l’envoie à l’âge de douze ans comme page à la cour du roi à Lisbonne. A la cour, il est en contact avec des nobles, des lettrés et des cartographes notamment Martin Behaim, astronome et géographe allemand au service du roi Jean II et qui réalisa en 1492, le plus ancien globe connu conservé jusqu’à nos jours. Le jeune homme se passionne pour la navigation et l’aventure qu’elle implique.

En mars 1505, le jeune Magellan fait partie de l’expédition de Francisco de Almeida. C’est à bord de cette armada de vingt navires qu’il quitte Lisbonne. Lors de cette expédition les Portugais réussissent à contrôler Masqat (l’actuelle Muscat en Oman) sur la péninsule arabique puis Diu en Inde. Il participe à la prise de Malacca en 1511 sous le commandement d’Alfonso de Alburquerque. Il retourne au Portugal en janvier 1513. Grâce à ses comptoirs, le Portugal contrôle les passages stratégiques du monde.

Lorsqu’il rentre au Portugal Magellan demande une audience au roi pour obtenir une augmentation, qui lui sera refusée ; de plus, victime de rumeurs l’accusant de malhonnêteté, il est envoyé au Maroc pour deux ans. Persévérant, au bout de ces deux années il redemande une audience et une nouvelle fois le roi lui repousse sa requête. Il propose alors ses services à l’Espagne et obtient une audience avec le roi d’Espagne Charles Ier, futur empereur Charles Quint. Charles Ier est si intéressé par le projet de Magellan qu’il le fait chevalier de l’Ordre de Santiago. Privilège de la noblesse, Magellan se dénaturalise officiellement, change de nom et devient espagnol en octobre 1517.

En Espagne, les expéditions sont des entreprises privées et ce sont les navigateurs qui doivent financer leur flotte. Ils doivent aussi obtenir l’aval de la Casa de Contratacion de Séville qui est l’administration coloniale espagnole créée en janvier 1503 et qui contrôle tout le commerce et les expéditions. Elle avait aussi pour rôle de contrôler les équipages et les passagers des bateaux. Magellan rencontre en Espagne son compatriote Barbosa, venu lui aussi travailler pour l’Espagne, qui l’introduit auprès de la Casa de Contratacion. Magellan toujours dans l’erreur (ou feignant de l’être), en ce qui concerne la position du Japon et de la Chine, ne positionne pas correctement le méridien de partage entre les terres contrôlées par le Portugal et celles qui reviennent à l’Espagne. Ainsi il est persuadé que les Moluques sont sous contrôle espagnol. Finalement une expédition se met en place et le 10 août 1519, cinq bateaux formant l’armada commandée par Magellan, quittent Séville.

IV – L’armada et son équipage.

L’armada de Magellan qui part de Séville le 10 août 1519 est composé de cinq navires avec un équipage de 237 hommes. Les cinq navires sont la « Trinidad », la nef amirale, le « San Antonio » commandé par Juan de Cartagena, la « Concepcion » commandée par Gaspar de Quesada, le « Santiago » commandé par Juan Serrano et la « Victoria » commandée par Luis de Mendoza. Ces cinq navires sont de petites tailles, ils n’excèdent pas trente mètres de long et ils sont surchargés aussi bien en vivres qu’en hommes. Si on compte 237 marins on emporte aussi 184 hectolitres de vin, 8000 litres d’huile d’olive, une grande quantité de poisson séché, de biscuits et de légumes secs. Il faut aussi emporter des lanternes pour que les bateaux ne se perdent pas et puissent rester ensemble ainsi que des armes (arbalètes, arquebuses…) et une pharmacie dans le bateau amiral. Tous les marins sont tassés sur les bateaux, entraînant une promiscuité pesante et donc des tensions. Le fait que les marins soient de nationalités différentes, donc de langues et de culture, sera également source de problèmes. En effet, on trouve 31 Portugais, 137 Espagnols mais aussi 26 Italiens, 19 Français, des Anglais, des Irlandais, des Allemands un Goanais et un Malais qui servent d’interprètes. Parmi l’équipage initial seuls 90 marins survivront et 35 feront la circumnavigation complète.

Le périple de ce voyage nous est rapporté par Antonio Pigafetta, un chevalier italien de l’Ordre de Rhodes qui prend part à l’expédition. La flotte part de Séville pour Sanlucar de Barrameda à Cadix, de là ils rejoignent les îles Canaries. Lorsque les bateaux naviguent vers l’ouest sur l’Atlantique, des tensions apparaissent entre Magellan qui est d’origine portugaise et les quatre autres commandants qui sont espagnols sur le fait que Magellan ne veuille pas dire où se trouve le passage entre l’Atlantique et le Pacifique. Plus tard on se rendra compte que Magellan ne connaissait pas le passage et que la flotte devra le trouver à travers les fjords du sud de la Patagonie. Avant cela, les cinq bateaux accostent dans la baie de Sainte Lucie qui deviendra Rio de Janeiro et entrent en contact avec les tribus indigènes. Ils descendent le long de la côte jusqu’au Rio de la Plata où ils ne s’attardent pas car on y trouve des tribus cannibales. Et ils reprennent la mer vers le sud toujours à la recherche du passage par le Sud. Mais c’est bientôt la fin de l’été austral et les conditions de navigations sont devenues exécrables. La flotte trouve alors refuge dans un estuaire abrité qui deviendra le port de San Julian, où ils resteront du 31 mars au 24 août 1520, pendant la durée de l’automne et l’hiver austral. Le 1er avril 1520, c’est la mutinerie dite mutinerie de Pâques. Une partie de l’équipage menée par les capitaines espagnols se soulève, qui s’inquiète du tour que prend le voyage, avec toujours ce doute de l’existence du passage vers l’ouest. Magellan réussit à reprendre le contrôle. Obligé de faire un exemple il fait décapiter par son valet un des capitaines espagnols, Quesada. Mendoza est tué par surprise, Cartagena et le prêtre Sanchez seront abandonnés sur les rivages de Patagonie. Si Magellan s’avère être assez clément c’est qu’il a besoin d’un important équipage. Mais, alors que la flotte cherche le passage vers le Pacifique, le « Santiago » fait naufrage et l’expédition se retrouve avec quatre navires. Magellan mettra 39 jours pour trouver un passage vers l’ouest, c’est le chenal de Tous-les-Saints qui bien vite sera connu comme le détroit de Magellan. Mais, entre-temps, en novembre 1520, le « San Antonio » se cache dans les fjords et repart vers l’Espagne. Magellan se retrouve avec trois bateaux mais sur une mer extrêmement calme, si calme qu’il nomme l’ancienne « mer du sud » « océan Pacifique ».

Magellan et sa flotte ne sont pas au bout de leurs péripéties même s’ils naviguent sur l’océan Pacifique. En effet, Magellan pensait que l’océan était beaucoup plus petit qu’il ne l’était réellement, et la flotte devra passer trois mois et vingt jours en mer. Les provisions sont donc insuffisantes et neuf marins mourront du scorbut. Cela aurait été bien pire si Magellan n’avait cueilli plusieurs plantes sauvages sur le continent sud-américain dont du céleri qu’on avait mis à mariner dans le vinaigre et qui sauvera plusieurs marins en leur apportant de la vitamine C. Les bateaux voient enfin des îles mais à cause des barrières de corail, ils ne peuvent accoster et doivent poursuivre leur route. Enfin, ils arrivent sur l’île de Guam où ils jettent l’ancre. Les autochtones essayent de voler tout ce qui se trouve sur les bateaux mais le ravitaillement à tout de même lieu. Quelques semaines plus tard Magellan et ses hommes arrivent dans l’archipel de Saint Lazare plus tard baptisé Philippines. Les natifs sont si impressionnés par les bateaux qu’ils se soumettent immédiatement au roi d’Espagne et laissent planter une croix. Cependant, un roitelet local, Lapu-Lapu qui règne sur l’île de Mactan résiste et Magellan doit livrer bataille. Mais là encore la barrière de corail empêche les bateaux de s’approcher des côtes pour utiliser les canons. On se bat avec les épées et les arbalètes et le 27 avril 1521, Magellan est blessé mortellement par la flèche empoisonnée d’un guerrier philippin. D’autres marins sont tués. Par ailleurs, le roi ami trahit les Européens en leur offrant un dîner durant lequel il fait tuer 24 hommes. L’équipage se trouve assez réduit et on se résigne à brûler la « Concepcion » car il n’y a plus assez de marins pour manœuvrer trois vaisseaux. Seuls deux bateaux repartent donc vers l’ouest en direction des Moluques. Les deux navires accostent dans « l’Ile aux Epices » en novembre 1521.  On achète des épices notamment des clous de girofles que l’on charge sur la « Victoria » car l’autre bateau le « Trinidad » est endommagé et doit rester pour être réparé. Le « Trinidad » repartira vers l’est et ne fera donc pas la circumnavigation. La « Victoria » commandée par Juan Sebastian Elcano repartira seul et atteindra l’embouchure du Guadalquivir le 6 septembre 1422. Si cette première circumnavigation est un succès du point de vue scientifique, économiquement ce n’est pas le cas, les épices rapportées par Elcano couvrant à peine les frais de l’expédition.

En 1526 pour exploiter cette nouvelle route commerciale, une nouvelle armada est lancée mais c’est un échec. De plus après le tour du monde de l’expédition de Magellan, un nouveau différend naît au moment de localiser la partie orientale du méridien de partage qui fait le tour du globe. L’une des terres en débat entre l’Espagne et le Portugal est l’archipel des Moluques, zone clé de l’approvisionnement en épices. Après de nouvelles tractations, le traité de Saragosse est signé le 22 avril 1529, établissant la position du méridien à l’ouest de l’archipel, au profit du Portugal, l’Espagne obtenant une compensation financière. Les bateaux espagnols ne pouvant plus circuler dans ce secteur, le commerce espagnol se tourne vers l’Atlantique. Pour acheminer les richesses des mines d’Amérique du Sud, particulièrement du Pérou, on fait remonter les cargaisons par la côte pacifique jusqu’au Panama où l’on charge tout à dos de mulet pour les faire embarquer sur la côte de l’Atlantique et les ramener à Séville.

Dès la fin du XVIe siècle les Hollandais enlèvent à Lisbonne une de leurs plus précieuses colonies, les îles de la Sonde. Ils colonisent à leur tour l’Indonésie actuelle et dès 1602 les petites compagnies maritimes qui se concurrençaient se réunissent et forment la Compagnie des Indes Orientales, qui devient rapidement la plus grosse entreprise privée du XVIIe siècle. La domination hollandaise est telle que de nombreux noms de lieu étaient ou sont encore sont d’origine hollandaise, comme Jakarta qui était Batavia ou la Nouvelle Zélande qui doit son nom à la province de Zeelande en Hollande.

CONCLUSION

A la Renaissance, le commerce d’épices est très lucratif et devient donc le moteur pour que des navigateurs partent à la recherche de nouvelles routes. Ce fut le cas de l’expédition de Magellan-Elcano qui, sous la protection de Charles Quint, réussit la première circumnavigation du globe en 1522. Il faudra attendre près de 60 ans pour que l’anglais Francis Drake réalise la deuxième circumnavigation. Avec le Traité de Tordesillas, l’Espagne et le Portugal se sont partagés le monde. De nouvelles routes commerciales ont été ouvertes au XVIe siècle, qui auront mené au déclin de Venise et de la Méditerranée au profit du commerce transatlantique. Dès le début du XVIIe siècle le Portugal perdra son monopole du commerce des épices au profit de la Hollande qui connaîtra son siècle d’Or grâce à son commerce avec l’Asie du sud-est.

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