UNE SOIRÉE À SAINT PÉTERSBOURG, MUSIQUE ET LITTÉRATURE

Thèmes : ARTS, MUSIQUE, LITTÉRATURE                                                                                                              Mardi 10 janvier 2017

UNE SOIRÉE À SAINT PÉTERSBOURG, MUSIQUE ET LITTÉRATURE

saintpertersbourgpar Madame Janine VICTOR, pianiste et soliste de la Radio. Avec sur scène Messieurs VALERY au violon et KOSTA à l’accordéon.

La conférence a été entrecoupée de nombreux passages musicaux interprétés par les deux musiciens. Nous avons pu ainsi écouter des extraits composés par Rimski-Korsakov, Tchaïkovski, Balakirev, Khatchatourian et Chostakovitch. Nous avons également vu un extrait du ballet « Casse-noisettes ».

INTRODUCTION

Le XIXe siècle est incontestablement le siècle d’or de la Russie aussi bien en littérature qu’en musique. De grands auteurs apparaissent d’abord avec le romantisme qui voit l’éclosion d’une génération talentueuse avec notamment Pouchkine et Lermontov. Par la suite apparaissent de grands romanciers comme Gogol, Dostoïevski, Tourgueniev, ou Tolstoï. La fin du XIXe siècle est marquée par la grande figure du dramaturge Anton Tchekhov. Au tournant du XXe siècle, un nouvel élan littéraire est porté par la poésie symboliste puis futuriste mais il se heurte à la répression soviétique. Le siècle est cependant riche en poètes comme Essenine et Maïakovski et des romanciers comme Gorki, ou Cholokhov, prix Nobel en 1965 . La répression stalinienne frappe de nombreux écrivains comme Grossman, ou Soljenitsyne.

En musique la tradition du romantisme tardif incarné par Tchaïkovski ou encore Rimski-Korsakov fut prolongé au XXe siècle par Rachmaninov, l’un des derniers grands compositeurs de musique romantique. Les compositeurs tels Stravinski, Khatchatourian, Prokofiev et Chostakovitch sont d’autres illustres figures de la musique russe et internationale.

I – La littérature russe des XIXe et XXe siècles.

La littérature russe naît au cours du XVIIe siècle, tout d’abord avec la poésie et le théâtre mais très tôt naît une riche tradition romanesque. Les deux grands auteurs de la première moitié du XIXe siècle sont Alexandre Pouchkine (1799-­1837) et Mikhaïl Lermontov (1818-­1841). Pouchkine connut vite la gloire littéraire grâce à des poèmes comme « Le prisonnier du Caucase », des romans en vers comme « Eugène Onéguine », des drames historiques tel « Boris Godounov » et des récits en prose notamment « La dame de pique ». Il est considéré comme le premier grand poète russe et aussi le plus classique par le sens de la forme et de l’équilibre de ses textes. Lermontov a été influencé par Byron et Pouchkine mais trouva sa voie personnelle avec des œuvres comme « Le chant du tsar Ivan Vassilievitch » ou son chef d’œuvre en prose « Un héros de notre temps ».

Dans la deuxième partie du XIXe siècle de grands romanciers écrivent des ouvrages remarquables. C’est le cas de Fiodor Dostoïevski (1821-­1881) qui eut une vie mouvementée. Ainsi, fréquentant les milieux libéraux, il est condamné à mort en 1849 mais sa peine est commuée et il est déporté quatre ans en Sibérie. De retour à Moscou, il écrit entre autre « Crime et châtiment », « L’idiot » et « Les frères Karamazov ». Ivan Tourgueniev (1818-­1883) est contemporain de Dostoïevski mais après avoir eu des démêlés avec la censure du tsar il publie « Récit d’un chasseur » où il évoque la dureté du servage. En 1856 il quitte la Russie et vit en France où il écrit de nombreux romans et des recueils de nouvelles comme « Premier Amour » ou « Les eaux printanières ». Autre illustre contemporain de Dostoïevski, Léon Tolstoï (1828-­1910). Le comte Tolstoï naît sur ses terres à Iasnaïa Poliana et commence par écrire des autobiographies. Son roman « Guerre et paix » constitue une brillante épopée de la lutte héroïque du peuple russe contre l’envahisseur français. « Anna Karénine » est un ouvrage qui critique une société corrompue par le luxe et le mensonge. On peut noter une similitude entre le personnage d’Anna Karénine et Emma Bovary. Il poursuit sa critique dans des œuvres comme « La mort d’Ivan Illitch ».

Nikolaï Gogol (1809-­1852) lance le nouveau roman russe et influence durablement la littérature de son pays. Il obtient le succès avec trois recueils de nouvelles « Les vieilles du hameau près de Dikanka », « Mirgorod », et « Arabesques ».

Au XXe siècle Alexeï Gorki (1868-­1936) fut salué comme le promoteur du réalisme socialiste avec des œuvres telle « La vie de Klim Sanguine ». On peut enfin évoquer comme autre grande figure de la littérature russe du XXe siècle, Alexandre Soljenitsyne (1918­-2008). Ses romans et chroniques dénoncent le stalinisme et les atteintes aux droits de l’homme en URSS : « Une journée d’Ivan Denissovitch », ou « L’archipel du goulag ». En 1974, déchu de sa nationalité il s’exile aux Etats-Unis.

II – La musique classique russe aux XIXe et XXe siècles.

Très souvent, dans leurs œuvres, les compositeurs russes s’inspirent de sujets de l’histoire et du folklore de leur patrie comme « Boris Godounov » et « Khouantchina » de Moussorgski (1839-­1881) ; « Le prince Igor » de Borodine (1833-­1887) ; « Fille de neige » ou « Le coq d’or » de Rimski-Korsakov (1844-­1908).

Un des plus grands compositeurs de l’histoire de la musique fut Pietr Tchaïkovski (1840-­1893) dont les très nombreuses œuvres sont empreintes d’un élan lyrique. Ses plus célèbres créations sont « Eugène Onéguine », « La dame de pique » et les ballets « Le lac des cygnes » et « Casse-noisettes ». Rimski-Korsakov, contemporain de Tchaïkovski compose des œuvres d’une richesse harmonique extraordinaire et teintées de romantisme oriental comme « Capriccio espagnol » ou « Shéhérazade ».

Alexandre Borodine, dont le métier initial est chimiste, signe plusieurs œuvres dont des pièces pour piano et l’opéra « Le prince Igor ». Sergueï Rachmaninov (1873­-1943) est un grand mélodiste et aussi un grand pianiste. Ses préludes et ses concertos pour piano sont d’un lyrisme très romantique comme le montrent « Prélude » ou « Rhapsodie sur un thème de Paganini ».

Igor Stravinski (1882-­1971) fait la rencontre de l’imprésario Serge de Diaghilev (1872-­1929) et crée l’événement à Paris avec les ballets « L’oiseau de feu » en 1910, puis « Petrouchka » en 1911 et enfin « Le sacre du printemps » en 1913. Ces trois œuvres révolutionnent la musique surtout en ce qui concerne le rythme et l’harmonie. Mais, le succès des ballets russes éloigne Stravinski de Moscou qui s’établit en France puis aux Etats-Unis. Ces ballets seront repris plus tard par Rudolf Noureïev. Dans les années 1920 il explore une nouvelle esthétique musicale dans des œuvres comme « Pucinella » ou « Mavra ». Le destin de Sergueï Prokofiev (1891-­1953) est bien différent de celui de Stravinski, son contemporain. Après plusieurs années d’exil, Prokofiev rentre en URSS en 1936 et devient avec Chostakovitch l’un des grands compositeurs soviétiques, notamment avec « Pierre et le loup », le ballet « Roméo et Juliette » ou l’opéra « L’amour des trois oranges ».

On peut enfin citer Aram Khatchatourian (1903-­1978) qui puisa dans les folklores géorgiens, azerbaïdjanais et de son pays l’Arménie pour composer des ballets comme « Gayaneh » et « Danse du sabre ».

CONCLUSION

La Russie a vu naître au cours du XIXe siècle un grand nombre d’illustres écrivains et musiciens qui ont contribué au renouveau de la littérature et de la musique mondiale. La richesse de leur création se poursuivra au XXe siècle bien que freinée par la censure soviétique.

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